La phrase était autant attendue que redoutée. «La Catalogne sera un Etat indépendant sous la forme d’une République», a annoncé mardi le président régional Carles Puigdemont devant le Parlement.
Mais cette décision, prise dans la foulée du référendum d’autodétermination interdit du 1er octobre, ne prendra pas un effet immédiat, le gouvernement séparatiste souhaitant prendre le temps d’une concertation sereine avec Madrid. «Nous proposons au Parlement la suspension de la déclaration d’indépendance», a-t-il indiqué.
Un peu plus tard dans la soirée, il a mis ses déclarations à exécution signant une déclaration d'indépendance, qu'il a suspendue.
Un dialogue impossible ?
Le «dialogue» qu’il appelle de ses vœux semble toutefois mal parti. Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, qui doit réagir ce mercredi devant le Parlement, est opposé à toute remise en cause de l’unité de l’Etat. Mardi soir, l’un de ses porte-paroles qualifiait même d’«inadmissible» cette déclaration «implicite» d’indépendance.
Ainsi, même l’option avancée par certains d’un nouveau référendum d’autodétermination, cette fois légal, semble peu probable.
Face au numéro d’équilibriste de Carles Puigdemont, plusieurs possibilités s’offrent au chef du gouvernement. A défaut d’une indépendance, il pourrait proposer un nouveau statut d’autonomie.
Mais il pourrait aussi, sous la pression de l’aile droite de son parti, tenter de saper sur le long terme cette autonomie, souvent perçue comme l’origine de la crise. Il commencerait par déclencher l’article 155 de la Constitution, qui permet de suspendre les pouvoirs régionaux.
Dans un cas comme dans l’autre, les tensions sont bien parties pour s’exacerber.