Les vagues de chaleur qui ont affecté cet été le sud de l'Europe portent bien la trace du changement climatique, selon un rapport de l'ONG scientifique Climate Central paru mercredi.
Selon ces chercheurs, qui ont fait tourner modèles informatiques et relevés de températures, le dérèglement du climat, généré par les activités humaines, a rendu dix fois plus probable la survenue d'un été aussi chaud. Et d'ici 2050, l'été 2017 sera un été typique dans le sud de l'Europe si le monde n'arrive pas à réduire les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, ajoutent-ils.
Ces recherches ont été menées dans le cadre du projet scientifique international Worldwide Weather Attribution, qui vise à déterminer si les épisodes météorologiques extrêmes sont liés au réchauffement mondial.
«Nous avons trouvé de nettes preuves d'une influence humaine sur le record de chaleur de cet été - sur la température en général et spécifiquement sur la vague de chaleur», indique Geert Jan van Oldenborgh, chercheur au Royal Netherlands Meteorological Institute (KNMI).
Canicule «Lucifer»
Cette canicule surnommée «Lucifer» a touché début août notamment le sud-est de la France, l'Italie et la Croatie. L’étude estime qu'un tel événement est aujourd'hui au moins quatre fois plus probable qu'en 1900. «De nombreuses communes du sud de l'Europe ont désormais une chance sur dix de vivre chaque été un épisode de canicule aussi fort que celui de cet été», ajoute Geert Jan van Oldenborgh. «Alors qu'au début du 20e siècle, un tel été aurait été extrêmement rare», selon lui.
Pour le chercheur Robert Vautard, du Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE, près de Paris), «il est essentiel que les villes travaillent avec les scientifiques et les experts en santé publique pour développer des plans d'action, car une chaleur aussi extrême sera la norme au milieu du siècle».