La justice espagnole a entrepris mardi de «neutraliser» les bureaux de vote prévus pour le référendum d'autodétermination interdit en Catalogne, le chef du gouvernement Mariano Rajoy appelant de son côté depuis Washington à «un retour au bon sens».
Si la Catalogne n'était pas officiellement au menu des discussions mardi à Washington entre Mariano Rajoy et Donald Trump, le président américain a apporté son soutien à son hôte en déclarant que «l'Espagne est un grand pays et qu'elle devrait rester unie». «Je pense vraiment que le peuple de Catalogne choisirait de rester en Espagne (...) un grand pays, magnifique, avec une véritable histoire», a-t-il insisté.
A J-5, le bras de fer entre Madrid et les dirigeants séparatistes de la Catalogne s'est poursuivi sur le terrain de la logistique pour l'organisation du vote, attaquée sur tous les fronts par la justice.
Le parquet de Catalogne a ordonné à la police régionale la mise sous scellé avant samedi des bureaux de vote potentiels et d'assurer une surveillance pour éviter qu'on y organise le référendum. L'ordre concerne aussi un rayon de 100 mètres autour des établissements afin que le vote ne puisse s'y dérouler.
Auparavant il avait requis l'identification des éventuels responsables des bureaux de vote tels que des directeurs d'école ou d'administrations qui mettraient des locaux à disposition. Le procureur a aussi demandé qu'ils soient «avertis de leur obligation de ne pas céder les centres pour la tenue du référendum».
En s'attaquant aux bureaux de vote, le parquet poursuit la mise en oeuvre d'un plan visant tous les mécanismes du référendum.
10 millions de bulletins saisis
Depuis la mi-septembre, les maires qui prêteraient des locaux sont menacés de poursuites, et la commission électorale a dû démissionner en bloc, la Cour constitutionnelle ayant menacé ses membres d'amendes journalières de 12.000 euros. L'équipe organisatrice est par ailleurs déjà mise en examen.
La police et la Garde civile ont aussi saisi près de dix millions de bulletins de vote et quelque 45.000 convocations d'assesseurs. Et déjà 59 sites internet de promotion ou d'information sur le référendum ont été fermés.
Face à ces actions, les autorités séparatistes au pouvoir dans cette région de 7,5 millions d'habitants dénoncent des méthodes «répressives».