Un site de rencontres sur internet spécialisé dans les «Sugar Daddy», RichMeetBeautiful, promet aux étudiantes d’améliorer leur niveau de vie en rencontrant des hommes «riches». Il est accusé d’inciter les jeunes femmes à la prostitution.
«Vous êtes un homme : Vous avez bien réussi dans la vie mais vous vous sentez seul. Ici vous trouverez des femmes à la recherche de réconfort et de stabilité. Vous êtes une femme. Vous en avez ras-le-bol des jeunes sans ambition et sans avenir. Ici vous trouverez des hommes mûrs qui savent ce qu'ils veulent» : voici la page d'accueil du site de rencontre Sugar Daddy.
Pour promouvoir le site, lancé il y a quelques semaines en Belgique, deux camions surmontés d'énormes panneaux ont sillonés la capitale, le message : «Hey les étudiantes ! Améliorez votre style de vie, sortez avec un «sugar daddy». Les camions publicitaires ont été repérés notamment aux abords du campus de l’Université Libre de Bruxelles (ULB).
Sigur Vedal, PDG du site a annoncé que dix autres camions sillonneront le pays, «surtout à proximité des établissements universitaires». Au total, 150 000 jeunes filles sont inscrites dans les pays scandinaves et au Benelux, 21 000 sont belges. La société espère recruter 300 000 enregistrements belges d’ici la fin 2018.
Des plaintes en cours
La Fédération Wallonie-Bruxelles a annoncé vouloir déposer plainte pour incitation à la débauche et à la prostitution contre le site. L’Union des étudiants de la Communauté française (Unecof), syndicat étudiant, a dénoncé cette campagne jugée «complètement immorale». L'ULB a également déposé plainte auprès du Jury d’éthique publicitaire de Belgique, un organe «d’autodiscipline».
Opaline Meunier, présidente de l’Unécof, est choquée par cette campagne car «c’est exploiter la situation difficile des étudiantes». Aujourd’hui, la précarité du monde étudiant se traduit par de multiples visages. «Ce n’est pas uniquement avoir des difficultés financières, c’est aussi une détresse affective, une détresse relationnelle ou sociale».
«En plus d’encourager les jeunes filles à vendre leur corps, ce site renforce la dominance masculine. Il est temps d’agir de manière décisive, par la sensibilisation mais aussi en utilisant tous les moyens juridiques possibles» a déclaré Isabelle Simonis, ministre des Droits des femmes en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Le PDG du site a tenté de se défendre. Pour lui, «C’est un malentendu classique. Nos 'sugarbabies' doivent avoir au moins 18 ans et la prostitution n'est pas autorisée», a-t-il assuré à l'AFP. «Nous sommes comme un site de rencontres classique, sauf que l'aspect financier fait partie des critères».