Déterminée à relancer les négociations de sortie de l'UE, Theresa May a plaidé vendredi pour un Brexit «soft» avec une période de transition de deux ans.
La Première ministre britannique veut débloquer les négociations sur le Brexit en donnant des gages aux Européens sur la facture de sortie et les droits des citoyens, dans un discours prononcé à Florence (Italie).
Theresa May prête à payer
La période d'ajustement de deux ans offrirait au Royaume-Uni la possibilité de continuer à faire affaire librement avec le bloc européen, ce que réclament son ministre des Finances Philip Hammond et les milieux d'affaires, inquiets d'une sortie sans filet de l'UE. «Je sais que les entreprises, en particulier, accueilleraient favorablement les certitudes que cela donnerait», a souligné Theresa May.
Sur le plan financier, point essentiel des négociations, Theresa May s'est engagée à «honorer» les engagements britanniques pris dans le cadre du budget européen en cours, dont l'exercice s'achève en 2020 : «Je ne veux pas que nos partenaires craignent de payer plus ou de recevoir moins (...) à cause de notre décision de partir.» Reste qu'elle n'a donné aucun chiffre. Les Européens évaluent le montant à payer entre 60 et 100 milliards d'euros en tenant compte de tous les projets pour lesquels Londres s'est engagé.
Un «esprit constructif» selon l'UE
Ces propositions satisferont-elles les Européens ? Theresa May a fait montre d'un «esprit constructif», a reconnu le négociateur en chef de l'UE Michel Barnier. Reste à «traduire (le discours) dans des positions de négociations pour progresser réellement», a-t-il réclamé.
Le Français a aussi relevé que la Première ministre n'avait pas apporté de clarifications sur la façon dont le Royaume-Uni entend s'engager pour garantir les accords de paix en Irlande, autre priorité des Européens.
Colère chez certains Brexiters
Côté britannique, le «discours de Florence» a été salué par la principale organisation patronale britannique, la CBI, pour qui «la voix des entreprises a été entendue».
La colère grondait en revanche chez certains Brexiters purs et durs, Nigel Farage en tête : l'ex-chef du parti europhobe Ukip a accusé Theresa May d'avoir fait un «doigt d'honneur monumental aux 17,4 millions de personnes» qui ont voté pour le Brexit lors du référendum du 23 juin 2016.