Quatre mois après sa prise de fonction, Emmanuel Macron s’exprime ce mardi 19 septembre pour la première fois à la tribune des Nations Unies à New York.
Un exercice important pour le dirigeant français, qui entend faire de l’Hexagone un acteur de pointe sur plusieurs sujets internationaux, en particulier la lutte contre le réchauffement climatique. Pour y parvenir, il devra notamment composer avec un autre président pour qui cette Assemblée générale de l’ONU est aussi la première : l’Américain Donald Trump.
Un leadership à conquérir
Emmanuel Macron l’a répété lors de son discours de rentrée aux ambassadeurs, le 29 août dernier : il faut se montrer «pleinement actif dans les instances multilatérales, à commencer par l’ONU». L’organisation, jugée trop lente et trop coûteuse par de nombreux pays, peut être réformée mais doit rester au cœur de la prise de décision au niveau international, selon Emmanuel Macron.
Il prévoit en effet de faire de la défense du multilatéralisme un axe majeur de son discours, et ainsi s’imposer comme l’un des leaders légitimes de cette communauté internationale à entretenir. De fait, après le Brexit, la France sera le seul pays de l’Union européenne à disposer d’un siège permanent au Conseil de sécurité, ce qui lui donnera une place particulière.
Un leadership qu’Emmanuel Macron veut notamment consacrer aux enjeux climatiques, dans la droite ligne de l’activisme dont il fait preuve sur ce sujet depuis son arrivée au pouvoir. Le président, qui est accompagné à New York par son ministre de la transition écologique Nicolas Hulot, entend notamment proposer à l’Assemblée générale un plan mondial pour l’environnement. Il espère que ce projet, soutenu par de nombreux pays, puisse donner lieu à une nouvelle charte onusienne.
Enfin, il pourrait également aborder le conflit syrien, pour lequel il souhaite créer un groupe de contact entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité.
La complexe équation Trump
Mais tous les chantiers d’Emmanuel Macron ont peu de chance d’aboutir sans le soutien des Etats-Unis. Or, la doctrine de Donald Trump, qui s’exprimera également aujourd’hui, est pour le moins incertaine. Très critique sur le fonctionnement des Nations unies, le président américain souhaite en réduire le coût, et a lancé pour cela un projet de réforme auquel il n’a, dans un premier temps, pas associé la France.
Quant au dossier du climat, le leadership d’Emmanuel Macron sur ce sujet s’est en partie construit contre la décision de Donald Trump de sortir de l’accord de Paris. La campagne «Make our planet great again» a en effet été lancée pour répondre au président américain, et il est peu probable que ce dernier vienne la soutenir à l’ONU.