Le président américain Donald Trump a dénoncé lundi «la bureaucratie» qui entrave selon lui l'ONU, au premier jour d'une semaine à New York d'allocutions, de débats et de rencontres bilatérales entre les 193 membres des Nations unies.
«Au cours des dernières années, les Nations unies n'ont pas atteint leur plein potentiel à cause de la bureaucratie et une mauvaise gestion», a-t-il déclaré lors de l'adoption d'une déclaration politique en dix points poussant l'Organisation à se réformer. «L'ONU doit se concentrer plus sur les gens et moins sur la bureaucratie», a-t-il insisté.
Organisée par les Etats-Unis, l'adoption de cette déclaration a recueilli l'assentiment de 126 pays, présents à des niveaux divers (chefs d'Etat, ministres, hauts fonctionnaires) pour écouter le bref discours du président américain.
Prenant la parole peu après, son ambassadrice à l'ONU, Nikki Haley, a appelé les 67 pays n'ayant pas signé la déclaration à le faire tandis que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, promettait que l'Organisation allait faire «davantage pour les peuples et moins sur les procédures».
Au-delà du nombre affiché de participants, l'initiative américaine pour pousser l'ONU à se réformer a été diversement appréciée, selon des diplomates, y compris par son patron engagé depuis plusieurs mois dans son propre vaste processus de réformes. Parmi les signataires, la France a renâclé jusqu'au dernier moment pour finalement décider de signer le texte, n'ayant pas apprécié, selon plusieurs de ses partenaires, la manière dont a été conduite l'initiative américaine.
En août, les Etats-Unis avaient approché une quinzaine de capitales, dont Berlin et Londres, mais ni Paris ni Rome, avec un premier projet de texte insistant sur la responsabilité du secrétaire général dans les réformes. L'objectif précisé dans la déclaration finale, adoucie à l'endroit du patron de l'ONU, est de rendre «plus efficace et performante» une organisation souvent taxée de lourdeurs administratives coûteuses.
Un «club» où passer un «bon moment»
Le milliardaire américain, qui avant son élection avait qualifié l'ONU de «club» où les gens «passent un bon moment», veut voir ses coûts fortement réduits. Washington est le premier contributeur financier à l'ONU, assurant 28,5% des 7,3 milliards de dollars du budget opérations de paix, et 22% des 5,4 milliards de ses crédits de fonctionnement.
Cette approche principalement budgétaire heurte nombre des membres des Nations unies. Et l'initiative américaine est venue s'entre-mêler avec les réformes structurelles engagées par Antonio Guterres. Prêt à faire des économies, ce dernier a récemment mis en garde contre le risque de «saper l'efficacité» des missions de paix.