La maison de Rosa Parks, l'une des figures du mouvement des droits civiques, va retourner aux États-Unis après avoir été déplacée à Berlin.
La bâtisse de deux étages en bois, tombée en ruines, était promise à la destruction dans la ville américaine de Détroit (Michigan). L'artiste américain Ryan Mendoza, installé à Berlin, avait donc pris l'initiative de la démonter et de la déplacer dans la capitale allemande en avril dernier.
Le 1er décembre 1955, Rosa Parks, une femme noire de 42 ans, avait refusé de céder sa place à un homme blanc dans un bus en Alabama, alors qu'elle y était obligée selon la loi. Le jour de son procès, le 5 décembre, marquait le début du mouvement de boycott des bus de Montgomery, emmené par Martin Luther King. Le mouvement durera 381 jours et aboutira à la fin des lois ségrégationnistes dans les bus.
«En ignorant cette maison, les États-Unis ont montré leur mépris pour les droits civiques», avait déclaré Ryan Mendoza à l'AFP. «Les droits civiques ne sont pas seulement importants pour les noirs, ils le sont également pour les blancs qui veulent prendre leurs distances avec leurs aînés racistes.» Depuis avril, la bâtisse était exposée comme une oeuvre d'art dans son jardin.
«La femme qui a changé le monde en disant 'non'»
Mais après le retrait de statues confédérées et le rassemblement de suprémacistes blancs à Charlottesville (Virginie), Ryan Mendoza juge qu'il est désormais temps pour la maison de Rosa Parks de retourner chez elle, rapporte le New York Times.
«Il est évident que les États-Unis n'ont pas assez de monuments commémorant le mouvement des droits civiques», explique Ryan Mendoza, qui considère la bâtisse comme «un symbole de tolérance, qui représente la femme qui a changé le monde en disant 'non'».
L'artiste n'a, cependant, pas annoncé si la maison retournerait dans la ville de Détroit. L'université Brown, dans le Rhode Island, figure parmi les prétendants pour l'accueillir.