Traumatisées par les centaines de morts après les inondations et les glissements de terrain, les autorités redoublent d'effort pour retrouver les disparus.
La catastrophe, l'une des pires de l'histoire du pays, causée par trois jours pluies torrentielles, a fait plus de 400 morts dans la capitale Freetown dans la nuit de dimanche à lundi 15 août, selon un dernier bilan de la Croix-Rouge locale.
Quelque 600 personnes sont toujours portées disparues, selon un haut responsable de la Croix-Rouge. Les glissements de terrain spectaculaires survenus à Freetown ont surpris de nombreux habitants dans leur sommeil.
«Il y a un besoin en nourriture»
Les survivants sont, quant à eux, confrontés à des conditions difficiles, a expliqué à l'AFP la coordinatrice santé pour l'ONG Concern Worldwide. Touchées par cette catastrophe, les personnes déplacées à Freetown dorment toujours dehors «car il n'y pas suffisamment d'abris pour tout le monde», a de son côté déclaré Elhadj As Sy, un haut responsable de la Croix-rouge, vendredi.
«Il y a un besoin en nourriture, en eau, en équipements sanitaires et en aide médicale. Comme nous sommes toujours en saison des pluies, d'autres inondations sont encore possibles», a averti la coordinatrice.
Située en bordure de mer, Freetown - ville surpeuplée avec environ 1,2 million d'habitants - est frappée chaque année par des inondations qui entraînent leur lot de maladies : dysenteries et choléra notamment. Des habitations précaires sont régulièrement emportées par des pluies torrentielles.
Les autorités débordées
Face à l'ampleur des destructions, le choc et la tristesse ont commencé à faire place à la colère parmi des habitants de Freetown. «Il y a de la frustration par rapport à la régularité des inondations et des destructions pendant la saison des pluies», continue-t-elle.
Un premier transport d'aide d'urgence est parti d'Israël et le Royaume uni a également proposé son soutien à son ancienne colonie, indépendante depuis 1961.
«Nous sommes débordés» par ce désastre, a déclaré, très ému, le chef de l'État, Ernest Bai Koroma, mardi lors d'une visite dans le quartier de Regent dans la capitale, un des plus touchés par la catastrophe. Petit pays anglophone d'Afrique de l'Ouest et un des plus pauvres au monde, la Sierra Leone, a un «besoin urgent d'aide», a-t-il lancé mardi.
3.000 habitants sans abris
Les autorités ont ouvert un centre d'accueil à Freetown pour venir en aide à plus de 3.000 habitants désormais sans abris du quartier de Regent, où tout un pan de colline s'est effondré, emportant les habitations.
Environ 150 personnes ont déjà été enterrées mardi soir à Freetown, durement touchée par le deuil, selon un responsable du conseil municipal de la capitale. De nombreuses autres victimes doivent être inhumées dans la localité proche de Waterloo aux côtés des tombes de personnes décédées pendant l'épidémie du virus Ebola, au cours de laquelle 4.000 personnes avaient succombé dans le pays en 2014 et 2015.
Le pape François exprime sa «solidarité»
Mardi, le président de la Guinée voisine et chef de l'Union Africaine, Alpha Condé, a effectué une visite à Freetown. «À cette occasion, il a invité à la mobilisation des pays de l'Union du fleuve Mano (Côte d'Ivoire, Liberia, Sierra Leone et Guinée), de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), de l'Union africaine, des Nations Unies pour venir en aide à ce pays frère», a déclaré le ministre d'Etat et secrétaire générale de la présidence de la République
«Il a profité de l'occasion pour remettre une enveloppe symbolique au nom de la Guinée en guise d'aide au président Koroma», a-t-il ajouté. Dans un message à l'archevêque de Freetown, Charles Edward Tamba, le numéro deux du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, a fait part de la «solidarité» du pape François, «profondément attristé» par la catastrophe.