Une ville de la banlieue de Sydney a rejeté le projet de construction d’une synagogue, arguant que le lieu pourrait devenir une cible des terroristes.
Le lieu de culte devait être érigé à Bondi, qui se situe non loin de la célèbre plage de Bondi Beach. Mais soucieux des éventuels risques que pourrait entraîner ce bâtiment, le conseil municipal a décidé d’annuler sa construction.
«Un certain nombre d’habitants soutiennent cette thèse», a déclaré le conseil dans un communiqué, ajoutant que quelques-uns «avaient apporté d’autres arguments contre l'édification de ce site».
L’architecture de la synagogue a également été pointée du doigt : elle devait en effet être composée de structures relativement élevées, et le conseil de la ville de Bondi a estimé qu'elle aurait un «impact inacceptable» sur le paysage urbain.
Une décision «sans précédent»
Face à ce refus, une association, Friends of Refugees From Eastern Europe, a décidé de faire appel de cette décision. Elle a proposé de réétudier l’architecture du bâtiment, mais la Cour a statué en faveur du conseil, déclarant que l’Australie était menacée par Daesh, et constituait une cible «probable» des jihadistes.
Les autorités religieuses juives n’ont pas tardé à exprimer leur mécontentement. «Cette décision est sans précédent», a regretté le rabbin Yehoram Ulman, interrogé par news.com.au.
«Les conséquences sont énormes. [Cette décision] sous-entend, en substance, qu’aucune organisation juive n’a droit d’être dans une zone résidentielle. Elle entrave l’existence et la pratique des juifs à Sydney, dans toute l’Australie en créant un précédent, et profite par extension au terrorisme», a-t-il ajouté.
Plus de 120.000 personnes de confession juive résident en Australie, et parmi eux, 50.000 vivent dans la région de Sydney. Mais les actes antisémites sont en hausse : d’après le dernier rapport du Conseil exécutif du judaïsme australien (ECAJ), les actes antisémites ont augmenté de 10% entre octobre 2015 et septembre 2016.
En tout, l’ECAJ a dénombré 210 incidents, dont 84 agressions physiques pendant cette période. Le rapport a également souligné que des tracts néonazis, appelant au meurtre des juifs, circulaient dans certaines universités australiennes, et a déploré la persistance d’un discours antisémite de la part de certains médias ou associations dans le pays.