Un tremblement de terre d’une magnitude de 6,5 sur l'échelle de Richter a frappé la province chinoise de Sichuan, mardi, faisant au moins 13 morts et 175 blessés, selon les bilans provisoires.
Ce drame, bien qu’impressionnant, est toutefois loin d’être la pire tragédie sismique de l’histoire de la Chine. Et pour cause, la plaque eurasiatique sur laquelle est située «l'empire du Milieu» subit une avancée de la plaque indienne (juste au sud) de 4,5 centimètres par an en moyenne. Un mouvement qui a pour conséquences de faire trembler le sol en Chine, les socles de la plaque eurasiatique ayant été sérieusement endommagés lors de sa première collision avec la plaque indienne, il y a 40 millions d’années, qui a donné naissance à la chaîne himalayenne.
Shaanxi, 1556
Ce tremblement de terre est connu comme étant le plus meurtrier de l’histoire de l’humanité. Une zone de 840 kilomètres couvrant les dix provinces chinoises les plus peuplées de l’époque ont été touchées par le séisme, et les dégâts ont été considérables. Des villes comme Huaxian ont perdu entre 50 et 60% de leur population, ainsi que tous les bâtiments de la ville. Au total, la catastrophe a fait 830.000 morts, un record absolu. Les survivants ont eu à affronter de terribles incendies (causés par le renversement de lampes à huile et autres réchauds), ainsi que le pillage et le banditisme (plus d’autorité dans le pays). La région a mis des décennies à s’en remettre.
Gansu, 1920
La province de Gansu a été la cible privilégiée des séismes pendant douze ans. Le 16 décembre 1920, un tremblement de terre d’une magnitude de 7,8 a tué un total de 273.400 personnes. Entre 200.000 et 240.000 sont mortes sur le coup (selon les sources), les autres sont mortes de froid au cours de l’hiver, privées de leur logement détruit dans le drame. Des répliques du séisme ont été enregistrées pendant les trois années qui ont suivi.
Gansu, 1927
Un second tremblement de terre a frappé la province de Gansu cinq ans après les dernières répliques du précédent. D’une magnitude semblable (7,6), il a fait 41 000 victimes. Un chiffre qui paraîtrait presque bas comparé aux deux autres séismes que la région a encaissé à l’époque.
Gansu, 1932
Troisième et dernière catastrophe sismique d’envergure à Gansu, le tremblement de terre de 1932, lui aussi de magnitude de 7,6 sur l'échelle de Richter, a tué 70 000 personnes.
Yunnan, 1970
Le 5 janvier 1970, c’est au tour de la province sud de Yunnan d’être affecté par un séisme. Celui-ci, d’une magnitude de 7,5, fera 15.621 morts.
Sichuan et Yunnan, 1974
A cheval sur les provinces de Sichuan et Yunnan, le séisme de 1974 (magnitude de 7,1) a fait entre 1.500 et 20.000 victimes, selon les estimations. Parmi les importants séismes chinois, il reste l’un des moins meurtriers.
Hebei, 1976
Déclenché en pleine nuit près de la cité industrielle de Tangshan (province du Hebei, dans le nord-est), ce séisme a fait 242.419 morts selon les chiffres officiels, mais certaines sources totalisent 750.000 victimes. Quoiqu’il en soit, ces bilans en font l’un des trois séismes les plus meurtriers de l’histoire. Le nombre de morts aurait possiblement été sous-évalué par les autorités, qui cherchaient à masquer les effets visibles de la corruption (comme des constructions bâclées de bâtiments). En effet, la ville de Tangshan ayant accueilli l’exode rurale des campagnes environnantes, elle s’est développée au cours des trois décennies précédant la catastrophe, et nombre de bâtiments avaient été érigés récemment.
Tunnan, 1996
Le 3 février 1996, la terre a tremblé avec une magnitude de 6,6 sur l'échelle de Richter à Lijang, dans la province de Tunnan. Le bilan peut paraître dérisoire à côté des autres séismes mentionnés, mais s’élève tout de même à 300 morts et des milliers de blessés.
Sichuan, 2008
Le 12 mai 2008, la province de Sichuan est frappée par un séisme imprévisible d’une magnitude 8,0 sur l'échelle de Richter, sans qu’aucune mesure n’ait pu être mise en place au préalable pour limiter les dégâts. Le drame fera 70.000 morts, 18.000 disparus et 374.000 blessés, devenant l’un des séismes les plus meurtriers de la décennie. Mais ce tremblement de terre se distingue également par ses dégâts matériels conséquents. 367.000 bâtiments ont été détruits dans tout le pays, dont près de 7.000 écoles. Une catastrophe qui aura valu une érosion de la confiance que les Chinois plaçaient en leur gouvernement, et un scandale sur la construction de ces établissements scolaires mal-bâtis et surnommés les «écoles en tofu».
Le gouvernement provincial n’a pas arrangé son cas, puisqu’il a cherché à étouffer l’affaire en achetant le silence des parents. Les dégâts sont estimés entre 120 et 180 milliards d’euros, ce qui en fait le séisme le plus coûteux de l’histoire chinoise. Le record mondial est détenu par le Japon, qui a dû débourser 200 milliards d’euros après le séisme de la côte Pacifique de Tohoku, en 2011.