Des pêcheurs tunisiens ont empêchaient ce lundi un bateau loué par le groupuscule d'extrême droite Génération identitiaire de venir se ravitailler sur les côtes de leur pays.
«A tous les agents et employés des ports tunisiens: ne laissez pas le bateau du racisme C-Star souiller les ports de Tunisie. Expulsez-les comme ont fait vos frères à Zarzis et Sfax», a lancé sur Facebook le syndicat UGTT, prix Nobel de la Paix 2015 avec trois autres organisations.
A bord du C-Star, un navire de 40 mètres, les extrêmistes se sont donnés pour objectif d'empêcher l'arrivée en Europe des migrants, ainsi que les actions visant à les secourir, quitte à risquer de les laisser se noyer.
«Nous allons fermer le canal qui sert au ravitaillement. C’est la moindre des choses vu ce qui se passe en Méditerranée, la mort de musulmans et d’Africains» en mer, a indiqué le président de l’Association des marins pêcheurs, Chamseddine Bourassine.
Au mois de mai, Génération identitiaire avait lancé cette initiative, baptisée «Defend Europe» via une levée de fonds en ligne. Celle-ci avait finalement été bloquée par PayPal suite à la mobilisation des internautes, choqués par cette action suceptible d'entraîner la mort de nombreux migrants, dont des femmes et des enfants. Ce, même si ils affirment vouloir raccompagner les migrants jusqu'aux côtes africaines.
Malgré l'intervention de PayPal, le groupe d'extrême droite avait tout de même pu récupérer les 67.700 euros déja rassemblés jusque là, sur un objectif de 50.000 euros.
Des zones d'ombre
Ses membres accusent les ONG de «faire passer clandestinement des centaines de milliers de migrants illégaux en Europe», et ont promis de «faire quelque chose pour s'y opposer». Le week-end dernier, le C-Star a ainsi suivi le navire Aquarius, affrêté par les ONG françaises SOS Méditerranée et Médecins sans frontières (MSF) au large des côtes lybiennes.
Avant la mobilisation des pêcheurs tunisiens, le C-Star s'est heurté à plusieurs obstacles. Après avoir été retenu par les autorités egyptiennes, il l'a été par les autorités chyptiotes. Ces dernières s'intéressaient aux membres d'équipages sri-lankais demandeurs d'asile, qui ont dû payer pour monter à bord. Génération identitiaire a avancé que certes, ils avaient payés, mais qu'il s'agissait d'une pratique courante et que leur objectif était de «valider des diplômes».