Le Parlement tunisien a voté ce mercredi 26 juillet une loi qui vise à en finir avec les violences contre les femmes.
Le texte, qui proposait de renforcer la protection des victimes et d’abolir des dispositions qui faisaient débat, a été adopté à l’unanimité des 146 députés présents (sur 217 élus).
Epouser sa victime mineure ne permettra plus d’échapper aux poursuites
La nouvelle loi prévoit notamment une assistance juridique et psychologique pour les victimes, et revient sur l’article 227 bis du Code pénal, très controversé. Désormais aboli, cet article permettait à un homme accusé «d’acte sexuel sans violences» avec une mineure de moins de 15 ans d’échapper à toute poursuite s’il épousait sa victime.
Autre point phare de la nouvelle loi, un programme spécifique sera instauré dans l’enseignement afin d’ancrer les principes des droits humains et de l’égalité entre les genres dès le plus jeune âge.
« Un projet historique »
«Ce qui se dégage de la philosophie de la loi, c’est que ces violences ne sont plus une question privée. C’est une question qui concerne maintenant l’Etat. La preuve, c’est que le retrait de la plainte n’arrête plus les poursuites», s’est félicitée la députée Bochra Belhaj Hmida, enthousiaste de ce texte qui introduit «la reconnaissance de toutes les violences, physiques, morales, sexuelles, etc».
«C’est un moment très émouvant, et nous sommes fiers en Tunisie d’avoir pu nous réunir autour d’un projet historique», a déclaré la ministre de la femme, de la famille et de l’enfance, Naziha Laabidi.
Malgré la Constitution adoptée en 2014 qui stipule que «les citoyens et citoyennes sont égaux en droits et en devoirs», les femmes restent victimes de discriminations dans de nombreux domaines. Se félicitant du vote de cette loi, plusieurs militants des droits de l’Homme appellent désormais à faire évoluer les mentalités sur la question de l’égalité des genres.