Une étude américaine a récemment démontré que les vaches étaient capables de produire un puissant anticorps pour lutter contre le VIH. A terme, il pourrait être utilisé pour élaborer un vaccin.
Dans le cadre de ces recherches, dont les résultats ont été publiés hier, jeudi 20 juillet, dans le journal Nature, une protéine du virus a été injectée à quatre bovins. En réponse à cette infection, l’organisme des animaux a produit des anticorps neutralisants, capables d’arrêter le virus.
Quarante-deux jours seulement auront suffi pour que les vaches développent ces protéines. Chez l’être humain, un très faible pourcentage de patients affectés est capable d’en faire autant, et ce processus se déclenche généralement après de nombreuses années d’infection.
En plus d’être particulièrement rapide, la réponse immunitaire des bovins a fait preuve d’une efficacité remarquable : au bout de ces quarante-deux jours, les anticorps des vaches étaient capables de contrer le virus à 20%, et après 381 jours, le taux culminait à 96%.
«La réponse [des systèmes immunitaires des vaches] nous a coupé le souffle», a déclaré le docteur Devin Sok, l’un des chercheurs impliqués dans cette étude, à la BBC. «Qui aurait cru que la biologie bovine contribuerait considérablement aux recherches sur le VIH», a-t-il ajouté.
En effet, ces anticorps, fruits du système digestif complexe des ruminants, pourraient être utilisés dans la fabrication de certains médicaments. Dans un premier temps, ils pourraient augmenter l’efficacité des microbicides vaginaux pour prévenir le VIH chez la femme, mais à terme, les chercheurs espèrent mettre au point un vaccin pour encourager le système immunitaire humain à produire ces anticorps neutralisants.