Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé samedi de lancer une opération dans le canton kurde d'Afrin dans le nord-ouest de la Syrie, après une série d'accrochages à la frontière.
«Aussi longtemps que cette menace (kurde, ndlr) perdurera, nous activerons nos règles d'engagement et réagirons comme il convient à Afrin», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet du G20 Hambourg en Allemagne.
Au cours des derniers jours, l'armée turque et les Unités de protection du peuple kurde (YPG) ont échangé des tirs à plusieurs reprises dans la zone frontalière.
Ankara considère les YPG comme une émanation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation séparatiste kurde classée «terroriste» par la Turquie et ses alliés occidentaux.
Les Etats-Unis soutiennent en revanche ces milices kurdes qui, associées à des combattants arabes, ont lancé une offensive pour reprendre la ville de Raqa, fief de Daesh en Syrie.
La presse turque spécule depuis plusieurs jours sur une possible opération terrestre de l'armée turque contre les YPG, la Russie assurant pour sa part une couverture aérienne.
De tels plans pourraient toutefois être contrariés par l'esquisse de rapprochement observée entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue américain Donald Trump au sommet du G20 sur la question syrienne.
La Turquie «n'autorisera» jamais la création d'un Etat kurde dans le nord de la Syrie, a réitéré M. Erdogan. «Nous ne minimiserons jamais les menaces qui pèsent sur notre pays», a-t-il insisté.
Ankara a déjà lancé une offensive terrestre dans le nord de la Syrie en août 2016 afin de repousser Daesh de sa frontière et empêcher la jonction des différentes zones contrôlées par les YPG.