Selon une étude, la vague de chaleur qui a envahie l’Europe au mois de juin serait une conséquence directe du réchauffement climatique.
Ces recherches ont été menées par la World Weather Attribution (WWA), une coalition scientifique internationale qui analyse la responsabilité du réchauffement climatique dans les périodes de températures extrêmes. Des chercheurs français, britanniques et suisses y ont également contribué.
«Nous avons trouvé des liens clairs et évidents entre les records de chaleur en juin et le changement climatique causé par l’activité humaine», a expliqué Geert Jan van Oldenborgh, membre du WWA et de l’Institut royal météorologique des Pays-Bas dans un communiqué.
En incluant les températures record récentes et leurs dernières observations climatiques dans un savant calcul informatique, les scientifiques ont été en mesure de déterminer à quel point la hausse de gaz à effets de serre a contribué à cette période caniculaire. Ils ont ainsi découvert que le réchauffement climatique multipliait par dix les probabilités de vivre ces épisodes de fortes chaleurs en Espagne et au Portugal, et par quatre en France, au Royaume-Uni, en Suisse et aux Pays-Bas.
«Cette analyse des événements climatiques extrêmes montre clairement que les vagues de chaleur en Europe deviennent de plus en plus fréquentes, et jusqu’à dix fois plus courantes dans le Sud du continent», a soutenu dans le communiqué Friederike Otto, un chercheur à l’Université d’Oxford impliqué dans l'étude.
«Il devient essentiel que les villes travaillent avec les scientifiques et les experts de la santé publique pour développer des plans d’action en cas de fortes chaleurs. Le réchauffement climatique a en ce moment-même des conséquences sur certaines communautés, et ces plans peuvent sauver des vies», a-t-il ajouté. En effet, lors de cette canicule, des feux de forêts causés par la chaleur ont tué au moins 64 personnes au Portugal. De plus, de telles températures peuvent s'avérer dangereuses pour les individus vulnérables.
Si les émissions de gaz à effets de serre ne diminuent pas rapidement, préviennent les scientifiques, ce genre d’épisode de fortes chaleurs pourrait devenir la norme d’ici à 2050.