Des fouilles archéologiques menées au Maroc ont permis de découvrir des restes d’Homo Sapiens datant de 300.000 ans, soit 100.000 plus vieux que ce que l’on pensait.
C’est sur le site de Jebel Irhoud, à 400 kilomètres au sud de Rabat, que les restes de cinq individus, trois adultes, un adolescent et un enfant, ont été mis au jour.
La datation des fossiles réalisée par Daniel Richter, expert en géochronologie à l'Institut Max Planck de Leipzig, au moyen de la thermoluminescence, ont établi par la suite que l’origine de notre espèce est bien plus ancienne que ce qui était avancé jusqu’à présent.
En effet, avant les ossements marocains, les fossiles humains les plus vieux, découverts à Omo Kibish en Ethiopie, étaient datés de 195.000 ans. «Nos résultats contestent le consensus actuel qu'Homo Sapiens a émergé il y a 200.000 ans en Afrique», résume ainsi Jean-Jacques Hublin, directeur du département d’Evolution humaine à l’Institut Max Planck de Lepzig et co-auteurs des travaux publiés dans la revue Nature.
Plusieurs expèces ont pu cohabiter
Outre l’âge des premiers Homos Sapiens, cette découverte bouleverse également les connaissances et les théories sur l'émergence nos ancêtres.
Ceux-ci ne descendent pas d’une population qui vivait en Afrique de l’est mais étaient dispersés partout en Afrique. «Très certainement avant 300.000 ans, avant Jebel Irhoud, une dispersion des ancêtres de notre espèce sur l’ensemble du continent africain avait déjà eu lieu», souligne Daniel Richter.
Ce qui tendrait à prouver que plusieurs espèces ont pu cohabiter dans des régions plus ou moins proches. «On s’éloigne de plus en plus de cette vision linéaire de l’évolution humaine avec une succession d’espèces qui viennent les unes au bout des autres», explique Jean-Jacques Hublin.