Le président français Emmanuel Macron a appelé vendredi au Mali devant son homologue Ibrahim Boubacar Keïta à une «accélération» du processus de paix, lors d'une visite à la base militaire française de Gao, dans le nord du pays.
Deux ans après la signature à Bamako d'un accord de paix négocié pendant de longs mois à Alger, la communauté internationale, et notamment la France, exprime régulièrement son impatience face aux retards accumulés dans son application, y compris envers le gouvernement malien.
«Mon souhait, c'est que nous accélérions», a déclaré Emmanuel Macron au sujet de cet accord signé en mai-jun 2015 entre le gouvernement malien, les groupes armés pro-Bamako, et l'ex-rébellion à dominante touareg, au cours d'une conférence de presse conjointe avec M. Keïta. «On sait où sont les difficultés principales et ce que nous devons faire. Faisons-le sans barguigner», a-t-il exhorté.
Dans la continuité de François Hollande
Le nouveau président français a dit s'inscrire dans la continuité de son prédécesseur François Hollande dans sa détermination à combattre militairement les groupes jihadistes au Sahel, mais vouloir aussi apporter un «grand volontarisme en matière de développement».
Pour l'Agence française de développement (AFD), «un peu plus de 470 millions d'euros (d'aide) on été décidés sur la zone pour les années à venir, pour accompagner cet effort militaire», a annoncé M. Macron. «Cela permettra d'investir dans l'éducation, les infrastructures, la santé», a-t-il dit, voyant dans cet effort pour «permettre à la population de mieux vivre (...) le meilleur antidote au développement du terrorisme islamiste».
Le chef de l'Etat français s'est également dit prêt à se rendre, à l'invitation de son hôte malien, président en exercice du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad), à une prochaine réunion de cet ensemble «dans les semaines qui viennent». Les pays du G5 Sahel ont annoncé en février vouloir réaliser leur projet de force destinée à combattre les groupes jihadistes utilisant notamment le Mali comme base de repli. Lors d'une réunion en mars, ils ont approuvé un plan prévoyant le déploiement d'une force composée de 5.000 militaires, policiers et civils, dont sept bataillons de 650 soldats chacun.