«Un conflit pourrait éclater à tout moment» en Corée du Nord, a averti vendredi le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, après de nouvelles menaces de Donald Trump envers le régime de Pyongyang.
«Le dialogue est la seule issue», a déclaré Wang Yi lors d'un point de presse à Pékin en compagnie de son homologue français Jean-Marc Ayrault, au lendemain de propos du président américain promettant que le «problème» nord-coréen serait «traité». Quiconque provoquerait un conflit dans la péninsule coréenne «devra assumer une responsabilité historique et en payer le prix», a martelé le ministre chinois.
Dans le dossier du nucléaire nord-coréen, "le vainqueur ne sera pas celui qui tient les propos les plus durs ou qui montre le plus ses muscles. Si une guerre a lieu, le résultat sera une situation dont personne ne sortira vainqueur", a prévenu M. Wang, sans citer explicitement les récentes menaces du président américain.
«On a le sentiment qu’un conflit pourrait éclater à tout moment. Je pense que toutes les parties concernées doivent être hautement vigilantes vis-à-vis de cette situation», a-t-il plaidé. La Chine, considérée comme la seule alliée de la Corée du Nord, s'oppose au programme nucléaire à visée militaire du régime de Kim Jong-Un, mais a appelé régulièrement les Etats-Unis à la retenue dans ce dossier.
Selon de nombreux observateurs, la Corée du Nord pourrait, à l'occasion du 105e anniversaire de la naissance de Kim Il-Sung, premier dirigeant du pays, procéder samedi à un nouveau tir de missile balistique ou même à son sixième test nucléaire, tous deux interdits par la communauté internationale. «Les options militaires sont déjà en train d'être étudiées», a déclaré vendredi un conseiller en politique étrangère de la Maison Blanche, sous couvert d'anonymat, ajoutant s'attendre à ce que Pyongyang procède à un nouveau test, soit de missile balistique soit nucléaire.
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«Avec ce régime, la question n'est pas de savoir si (cela va arriver) mais juste de savoir quand», a-t-il ajouté. Donald Trump avait annoncé samedi dernier l'envoi vers la péninsule coréenne du porte-avions Carl Vinson, escorté par trois navires lance-missiles, puis quelques jours plus tard avait évoqué une «armada» comprenant des sous-marins. Un tel porte-avions transporte en général 70 à 80 avions ou hélicoptères, dont une cinquantaine d'avions de combat.