Le cabinet israélien a donné son feu vert jeudi soir à la construction d'une première colonie impulsée par un gouvernement depuis plus de vingt-cinq ans, malgré la réprobation internationale et l'appel de l'administration Trump à réfréner la colonisation.
Cette décision a été prise à l'unanimité du cabinet de sécurité à la demande du Premier ministre Benjamin Netanyahou, qui avait confirmé plus tôt jeudi son intention de créer une colonie pour reloger les habitants juifs d'Amona, une colonie de Cisjordanie démolie en février sur décision de la justice israélienne. «J'avais promis de créer une nouvelle implantation et nous allons respecter cet engagement et la créer aujourd'hui», avait affirmé M. Netanyahu à l'occasion d'une rencontre avec le président slovaque Andrej Kiska.
Elle sera construite dans le secteur de Shilo, une colonie existante située près de l'ancien site d'Amona au nord de Ramallah en Cisjordanie occupée, a précisé un communiqué du bureau du Premier ministre.
Une première depuis 1991
Cette nouvelle colonie sera la première impulsée par un gouvernement israélien depuis 1991, selon l'organisation israélienne la Paix maintenant, opposée à la colonisation. La colonisation - c'est-à-dire la construction par Israël d'habitations civiles sur des territoires occupés - est illégale au regard du droit international. Elle est considérée par une grande partie de la communauté internationale comme faisant obstacle à la paix.
Dans la foulée de l'investiture de Donald Trump, considéré comme plus favorable aux positions israéliennes que son prédécesseur Barack Obama, Israël a procédé à cinq annonces d'extension de colonies portant sur plus de 6.000 logements en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupées. La Maison Blanche, qui cherche les moyens de relancer l'effort de paix moribond entre Israéliens et Palestiniens, a fini par appeler Israël à la retenue.
Le gouvernement israélien, considéré comme le plus à droite de l'histoire et faisant la part belle aux défenseurs de la colonisation, cherche à créer les conditions pour continuer à construire dans les territoires palestiniens sans braquer l'administration américaine. La construction de colonies, qui s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens depuis 1967, rogne les territoires sur lesquels serait créé un Etat palestinien ou compromet la continuité territoriale, donc la viabilité d'un tel Etat.