Un coup de théâtre. Alors que le procureur avait requis l'emprisonnement à vie, la Cour d'assises d'Abidjan a finalement acquitté mardi l'ex-première dame de Côte d'Ivoire, Simone Gbagbo, de crime contre l'humanité lors de la crise post-électorale.
«Le jury à la majorité déclare Simone Gbagbo non coupable des crimes qui lui sont reprochés, prononce son acquittement et ordonne qu'elle soit remise immédiatement en liberté si elle n'est retenue pour d'autres causes», a déclaré le juge Kouadjo Boiqui, président de la Cour d'assises. Le Front populaire ivoirien (FPI), le parti créé par l'ex-président Laurent Gbagbo s'est félicité de cette décision, l'interprétant comme «une volonté d'aller à la réconciliation». «Nous souhaitons et attendons que les autres prisonniers politiques soient remis en liberté» a déclaré son chef Pascal Affi N'Guessan.
Simone Gbagbo purge déjà une peine de 20 ans de prison, prononcée en 2015 pour «atteinte à la sûreté de l'Etat». Les parties ont «60 jours pour introduire un pourvoi contre cette décision», a souligné le juge, à l'issue de six heures de délibéré des six jurés. Le procureur général du tribunal d'Abidjan avait requis une peine d'emprisonnement à vie à l'encontre de Simone Gbagbo, y voyant un acte pour sceller «la réconciliation nationale» après une meurtrière crise post-électorale. Laurent Gbagbo, son mari, est jugé de son côté par le Cour pénale internationale (CPI) de La Haye pour des crimes contre l'humanité commis pendant la crise de 2010-2011.