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Donald Trump face à ses limites

Le président Donald Trump à Washington, après le retrait de sa réforme, vendredi 24 mars. Le président Donald Trump à Washington, après le retrait de sa réforme, vendredi 24 mars.[MANDEL NGAN / AFP]

Décret migratoire, abrogation de l'Obamacare... Donald Trump voulait frapper vite et fort. Mais deux mois après son arrivée à la Maison Blanche, il se heurte à la réalité du pouvoir.

Il s’est réfugié dans l’un de ses golfs. Le président des États-Unis Donald Trump a passé le week-end à l’écart de Washington, après une semaine agitée qui s’est soldée vendredi par le retrait de son projet de réforme du système de santé. 

Un camouflet cruel pour le dirigeant, qui avait fait une priorité du démantèlement du dispositif de protection sociale mis en place par son prédécesseur, Barack Obama, pour offrir une couverture santé à des millions d’Américains supplémentaires. Après la suspension de ses décrets migratoires par la justice, cette nouvelle déconvenue révèle un président plus isolé que jamais.

Des échecs en série

Il avait promis que ses talents de négociateur, auxquels il doit ses succès en affaires, permettraient de dépasser les blocages de Washington. Mais la réalité a vite rattrapé Donald Trump. Au Congrès, il s’est confronté aux divisions de son propre camp, l’aile droite des républicains ayant refusé de voter son texte. Pour les élus proches du «Tea Party», la réforme qu’il proposait était en effet insuffisante.

Donald Trump, qui pensait que l’adhésion de son parti ne serait qu’une formalité, a dû prendre la mesure des limites de son pouvoir. «La prochaine fois que quelqu’un assure qu’un homme d’affaires gèrerait mieux le pays qu’un politique expérimenté, souvenez-vous de cette dernière semaine», a taclé le lendemain un éditorialiste du Washington Post.

Quelques jours plus tôt, le président s’était heurté à une autre barrière, constituée par la justice. Celle-ci a en effet suspendu une nouvelle fois son décret migratoire, alors qu’il en avait rédigé une seconde mouture, de manière à le rendre inattaquable.

Enfin, le mur à la frontière mexicaine, promesse phare de la campagne, que Donald Trump s’était engagé à faire financer par le Mexique, risque finalement d’être payé par le contribuable américain. Le roi du deal n’a en effet pas réussi à convaincre le président Enrique Pena Nieto de débloquer des fonds pour un projet auquel il s’est toujours opposé. 

Le président plie mais ne cède pas

Pas question pour autant de se montrer affaibli par ces déconvenues. «Obamacare va exploser et nous allons tous nous rassembler et construire ensemble une superbe loi de santé pour LE PEUPLE. Ne vous inquiétez pas!» a twitté Donald Trump après son échec au congrès. Il n’a toutefois donné aucun calendrier, préférant se focaliser sur les cartes qu’il n’a pas encore utilisées parmi ses promesses de campagne. 

En tête de celles-ci, la réforme fiscale. «Je dirais que nous allons probablement commencer à y aller très, très fort avec les grosses coupes d’impôts et la réforme des impôts», a-t-il ainsi déclaré vendredi. De son côté, le vice-président Mike Pence a promis de revenir rapidement à «l’agenda en trois temps du président : les emplois, les emplois et les emplois».  

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