Alors que l’armée irakienne progresse de jour en jour à Mossoul, différentes forces syriennes pourraient bientôt lancer l’offensive sur Raqqa.
La bataille entre dans sa phase finale. L’armée irakienne s’apprête à pénétrer dans le centre historique de Mossoul, encore aux mains de Daesh, après cinq mois d’intenses combats. Une dernière étape qui s’annonce particulièrement difficile, dans les petites rues tortueuses de la vieille ville, mais qui pourrait signer la reprise totale de la métropole aux jihadistes, qui s’en étaient emparés en juin 2014.
Alors que le fief de Daesh en Syrie, Raqqa, est également encerclé, le groupe terroriste est en passe de perdre l’essentiel de son territoire.
Un recul continu des jihadistes
Appuyées par la coalition internationale menée par les États-Unis, les forces irakiennes avaient déjà réussi à reprendre la partie Est de Mossoul fin janvier, au terme d’une offensive déclenchée mi-octobre. Les soldats se sont attaqués à la rive Ouest le 19 février, et ont accumulé depuis les prises stratégiques.
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Ils ont d’abord libéré l’aéroport, transformé en base militaire par les jihadistes, puis se sont emparés, à l’intérieur de la ville, de sites emblématiques : le gouvernement de la province, le siège de la banque centrale, le musée archéologique... Ce dimanche 12 mars, l’armée annonçait que plus d’un tiers de la rive occidentale du Tigre était libérée.
Au pied du mur, Daesh aurait organisé la fuite de son chef, Abou Baqr al-Baghdadi. Un responsable américain a en effet indiqué la semaine dernière que le «calife» autoproclamé avait quitté sa base de Mossoul.
D’autres responsables de Daesh ont de leur côté quitté Raqqa, leur capitale officieuse en Syrie, qui se prépare, elle aussi, à la guerre. Outre les cadres du groupe, quelque 300 familles de jihadistes ont fui la ville la semaine dernière, alors que les Forces démocratiques syriennes, soutenues par Washington, ont terminé de l’encercler, laissant envisager une offensive imminente.
Les États-Unis ont d’ailleurs annoncé récemment l’envoi de 400 Marines supplémentaires en vue de cette bataille qui, après la déroute de Daesh à Minbaj puis Al-Bab, s’annonce décisive.
Des situations complexes
Objectif immédiat pour l’Irak et la Syrie, la chute de Daesh n’est toutefois qu’une première étape dans des processus de paix qui s’annoncent longs et complexes. En Irak, les vestiges d’une guerre civile de plus d’une décennie se font encore sentir, et dans les quartiers libérés de Mossoul, sunnites et chiites maintiennent la distance.
La situation est encore plus floue en Syrie, où Daesh fait face à la fois à l’armée syrienne de Bachar al-Assad, appuyée par Moscou, et aux rebelles opposés à Damas. Ces derniers eux-mêmes ne constituent pas un groupe homogène, certains étant soutenus par la coalition menée par les États-Unis, d’autres par l’armée turque. Tous aimeraient s’attribuer la reprise de Raqqa.
Une situation inextricable que la chute de Daesh ne suffira pas à résoudre.