Un quart des personnes vivant en Asie ont dû payer un pot-de-vin pour accéder à un service public lors de l'année écoulée, selon l'ONG Transparency International qui appelle les gouvernements à éliminer ce fléau endémique.
Pour ce rapport rendu public mardi, l'ONG basée à Berlin a interrogé plus de 20.000 personnes dans seize pays de la zone Asie-Pacifique, allant du Pakistan à l'Australie. Au total, plus de 900 millions de personnes ont été contraintes de verser de l'argent à un fonctionnaire.
A lire aussi : Au bord des larmes, la présidente sud-coréenne s'excuse dans une affaire de corruption
D'après l'étude, l'Inde et le Vietnam sont les deux pays les plus touchés par ce fléau: près des deux tiers des personnes interrogées dans ces pays ont dû y recourir pour avoir accès à des services de base comme l'éducation ou l'hôpital public.
Les policiers sont les plus corrompus
Le Japon, la Corée du Sud, Hong Kong et l'Australie sont les pays les plus vertueux de la zone en la matière. Selon l'enquête, les fonctionnaires les plus corrompus sont les policiers. Et la catégorie la plus touchée de la population: les plus pauvres.
«Les gouvernements doivent faire plus pour honorer leurs engagements anti-corruption», a déclaré Jose Ugaz, président du conseil d'administration de Transparency international, dans un communiqué. «La corruption n'est pas un petit crime, elle empêche de poser davantage à manger sur la table, elle empêche l'éducation, elle empêche les soins de santé appropriés et, finalement, elle peut tuer», ajoute-t-il.
L'Asie a été touché récemment par plusieurs scandales de corruption impliquant le gouvernement. La Malaisie est secouée depuis 2015 par un énorme scandale politico-financier portant sur des milliards de dollars et qui a éclaboussé de hauts dirigeants du pays et termi son image au plan international. En Corée, le scandale de corruption à tiroirs a valu à la présidente Park Geun-Hye d'être destituée après des mois de manifestations.
L'an passée, une ONG a détaillé l'énorme richesse accumulée par la famille et les amis de l'inamovible Premier ministre cambodgien Hun Sen. Quant à la junte thaïlandaise, au pouvoir dans le pays depuis un coup d'Etat en mai 2014, elle a promis une grande campagne anti-corruption pour l'instant peu suivie d'effets.