Les dirigeants français, allemand, espagnol et italien ont plaidé lundi d'une seule voix pour une Europe à plusieurs vitesses, censée tirer le projet commun de l'ornière après le choc du Brexit ou la crise des réfugiés.
«L'unité n'est pas l'uniformité», a souligné François Hollande, hôte de ce mini-sommet auquel ont été conviés, sous les ors du Château de Versailles, l'Allemande Angela Merkel, l'Espagnol Mariano Rajoy et l'Italien Paolo Gentiloni. «C'est la raison pour laquelle je plaide pour qu'il y ait de nouvelles formes de coopérations, pour de nouveaux projets, ce que l'on appelle des coopérations différenciées», a-t-il expliqué dans une déclaration commune avant un dîner de travail.
"L'unité n'est pas l'uniformité. Je plaide pour des coopérations différenciées pour que des pays puissent aller plus loin" @fhollande
— Élysée (@Elysee) 6 mars 2017
.@fhollande, A.Merkel, @marianorajoy & @PaoloGentiloni poursuivent leurs échanges lors d'un dîner de travail préparé par A.Ducasse pic.twitter.com/C3wnzCV6FF
— Élysée (@Elysee) 6 mars 2017
Ainsi, selon lui, «quelques pays» pourraient «aller plus vite» et «plus loin dans des domaines comme la défense, comme la zone euro, à travers l'approfondissement de l'Union économique et monétaire, comme l'harmonisation fiscale et sociale, comme la culture ou la jeunesse». Il s'agirait d'«aller plus vite et plus fort à quelques pays» mais «sans que d'autres en soient écartés» et «sans que d'autres ne puissent s'y opposer», a-t-il précisé.
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Les dirigeants des quatre pays les plus peuplés de l'UE à 27 (sans le Royaume-Uni) retrouveront leurs homologues européens dès jeudi à Bruxelles, nouvelle étape avant un sommet censé relancer le projet européen, le 25 mars dans la capitale italienne. Les vingt-sept y célébreront le 60e anniversaire du traité de Rome.
Le spectre des élections
Pour Angela Merkel aussi, les Européens doivent «avoir le courage d'accepter que certains pays avancent plus rapidement que d'autres», sans que «ce soit fermé à ceux qui ont pris du retard». «Mais il faut pouvoir aller de l'avant», a-t-elle insisté. Le chef du gouvernement italien a souhaité pour sa part «une Union européenne plus intégrée», mais avec «différents niveaux d'intégration». Quant à Mariano Rajoy, il a simplement indiqué que «l'Espagne est disposée à aller plus loin dans l'intégration avec tous ceux qui voudront la poursuivre».
Ces projets risquent toutefois de se heurter aux nombreuses incertitudes qui pèsent sur le Vieux continent avec des élections (présidentielle et législatives) en France, plongée dans une profonde crise politique, mais aussi aux Pays-Bas à la mi-mars ou en Allemagne à l'automne.