L’Ecosse n’a pas dit son dernier mot. Le Parlement écossais a officiellement marqué son opposition au divorce du Royaume-Uni avec l’Union européenne mardi 7 février, à 90 voix contre 34, dans un vote symbolisant la colère de la région nord du Royaume-Uni.
La Cour suprême avait exempté Theresa May de consulter les Parlements régionaux avant d’enclencher la procédure de Brexit, vexant ainsi les élus écossais, dont la région s’était prononcée à 62 % contre le projet de divorce lors du référendum national. Non convié au vote, le Parlement écossais a tout de même tenu à s'exprimer sur le projet de loi, voté aujourd'hui à Westminster, qui vise à octroyer à la Première ministre britannique les pouvoirs nécessaires à l'enclenchement de la procédure du Brexit.
A lire aussi : L'Ecosse pourrait expérimenter le revenu universel
Sentiment d'indifférence
La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon (SNP) avait présenté ce vote, pourtant plus symbolique qu'autre chose, comme «l’un des plus significatifs du Parlement écossais depuis la dévolution», qui avait donné naissance à l'assemblée régionale en 1998.
«Ce vote est beaucoup plus que symbolique. C'est un test clé pour savoir si la voix de l'Ecosse est écoutée et si nos souhaits peuvent être pris en compte au sein du processus britannique» de sortie de l'Union européenne, a-t-elle déclaré peu avant le scrutin.
Elle espère ainsi alerter sur l’indifférence du gouvernement britannique central vis-à-vis de la région. D’autant que Downing Street avait promis à l’Ecosse de prendre en compte son avis, lorsque cette dernière menaçait de quitter le Royaume-Uni pour voler de ses propres ailes. Nicola Sturgeon a d’ores et déjà brandi la menace d’organiser un nouveau vote sur l’indépendance de l’Ecosse dès 2017.
Un nouveau référendum sur l'indépendance écossaise ?
Si 2017 semble un délai relativement court, l'idée fait son chemin. Le gouvernement se prépare à l'éventualité que Nicola Esturgeon lance un appel à l'organisation d'un référendum pour août 2018. Theresa May a fortement rejeté cette idée, jugeant le résultat de la consultation populaire de 2014 largement suffisant. 55% des votants s'étaient opposés à l'indépendance de l'Ecosse. "Nous ne pensons pas qu'il faille un second référendum. Il y en a déjà eu un, il était clair, décisif, légal, et les deux côoté ont accepté les résultats", a déclaré Theresa May ce mercredi.
Toutefois, cette consultation sur l'indépendance de l'Ecosse avait eu lieu avant que le Royaume-Uni ne dévoile son intention de quitter l'Union européenne. Depuis, le soutien au "Yes" (le camp pro-indépendantiste) aurait augmenté de trois points, selon les derniers sondages, pour atteindre 49%. Malgré tout, 56% des sondés disent ne pas souhaiter la tenue d'un nouveau référendum sur le sujet avant la fin des négociations du Brexit, qui devraient avoir lieu courant 2019.