Des manifestantes, certaines seins nus, ont protesté mardi 7 février pour avoir le droit de se balader topless sur la plage sans être interpellées.
Le dernier weekend de janvier, trois femmes se font expulser d'une plage du sud de Buenos Aires par des policiers, au motif qu'elle bronzaient seins nus. L'affaire a fait le tour de l'Argentine et déclenché une tempête de critiques sur le machisme des lois argentines.
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Ces trois femmes renvoyées de la plage tombaient en effet sous le coup d'une loi pouvant être interprétée contre elles. Le code pénal argentin comporte un article interdisant les «démonstrations obscènes», article que les policiers ont cité lors de leur intervention sur la plage.
«les seins ne sont pas un crime»
C'est contre cette interprétation de la loi que les femmes argentines sont descendues dans les rues de la capitale. «Poitrine libre», «Censurez ça», «Mon corps, ma décision», «je suis libre», «les seins ne sont pas un crime» ont peint les manifestantes sur leur corps. Elles dénoncent le machisme ambiant, et l'inégalité homme/femme qui permet à un sexe d'être torse nu quand l'autre doit se couvrir.
Plus largement, c'est la politique laxiste de certaines autorités envers les agressions de femmes qu'elles critiquent. «Quand une femme rapporte une violence de genre, ils n'écoutent pas, mais quand un femme montre ses seins, ils envoient la police» raconte une femme au Guardian. Beaucoup soulignent également la dichotomie entre toutes les publicités et images de femmes aux seins nus affichées en grand dans la ville, alors qu'elles ne peuvent pas profiter du soleil sans haut : «les seuls seins qui dérangent sont ceux qui ne sont pas à vendre», lance une manifestante.
«il ne s'agit pas d'actes obscènes»
Suite à l'altercation entre les trois femmes de la plages et les autorités, le juge Mario Juliano a fait avancer leur cause, en déclarant clairement que le topless ne pouvait pas être puni : «en aucun cas cela peut-être interprété comme une contravention et encore moins un crime (...) il ne s'agit pas d'actes obscènes qui affectent la décence publique». Il a également appelé les policiers à la prudence, rappelant que pour lui, ce genre de cas ne devait pas concerner les magistrats.