Lors d’un discours au palais présidentiel, Rodrigo Duterte a annoncé avoir ordonné à la police d’arrêter toutes les opérations liées à sa «guerre contre la drogue».
«Plus aucun policier de ce pays n’est autorisé à agir dans le cadre de cette campagne», a indiqué le président philippin, selon des propos rapportés par le Guardian.
Cette déclaration survient après qu’il a accusé les policiers d’être des «ripoux», promettant de «nettoyer» les forces de l’ordre. «Vous, les policiers, vous êtes les plus corrompus. Vous êtes corrompus jusqu’à la moelle. C’est dans votre sang», avait-il souligné.
Crimes contre l'humanité
En outre, quelques heures auparavant, Amnesty International avait dénoncé de probables crimes contre l’humanité commis par la police philippine au nom de cette lutte contre le trafic de drogue «Notre enquête montre que cette vague de meurtre extrajudiciaires a été généralisée, délibérée et systématique, ce qui correspond peut-être à des crimes contre l’humanité», souligne l’ONG. Selon les données disponibles, plus de 2.500 «suspects» ont été tuées par les forces de l’ordre dans le cadre de cette «guerre contre la drogue» et plus de 4.000 autres personnes ont été abattus dans des circonstances inexpliquées.
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Toutefois, la déclaration de Rodrigo Duterte n’est pas un coup d’arrêt à sa politique meurtrière. Il a en effet précisé que la fonction serait désormais confiée à l’armée. Lundi, le chef d’Etat avait d’ailleurs annoncé qu’il prolongeait sa «guerre contre la drogue» jusqu’à la fin de son mandat, soit 2022.