Un compte Twitter s'est récemment fait l’écho d’un dramatique évènement survenu il y a 78 ans qui révèle une période sombre de l’histoire des Etats-Unis.
Le compte @Stl_Manifest a récemment égrené un à un les noms des 907 passagers, essentiellement juifs, du bateau St.Louis, ayant fui en 1939 la barbarie nazie et refoulé des Etats-Unis après avoir vainement sollicité l’asile politique auprès de Franklin Rossevelt, alors président américain.
Les migrants avaient alors été contraints de traverser une nouvelle fois l’Atlantique pour regagner l’Allemagne. Un bilan établi à partir d’archives estime que 254 passagers originaires de France, Belgique et des Pays-Bas, sont morts dans des camps de concentration. C’est le cas de Joachim Hirsch ou de Werner Stein, deux jeunes enfants dont les photographies viennent d’être diffusées sur Internet.
My name is Joachim Hirsch. The US turned me away at the border in 1939. I was murdered in Auschwitz pic.twitter.com/pfvJtMpIps
— St. Louis Manifest (@Stl_Manifest) 27 janvier 2017
My name is Werner Stein. The US turned me away at the border in 1939. I was murdered in Auschwitz pic.twitter.com/nCgt9V33xm
— St. Louis Manifest (@Stl_Manifest) 28 janvier 2017
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Ce pan de l’histoire des Etats-Unis a fait date et déclenché de vives critiques. «Pour les juifs, les portes étaient fermées. Nous n’avons jamais compris pourquoi. Même le président Roosevelt gardait les portes fermées. Pourquoi ? Le bateau, le St. Louis, a été refoulé. De quoi le monde avait-il peur ?», expliquait Rae Kushner, une Polonaise dont le témoignage a récemment été relayé dans la presse israélienne.
@Stl_Manifest a été conçu par Russel Neiss, un enseignant juif, et CharlieSchwart, un rabbin. Tous les deux mettent néanmoins en garde les observateurs tentés d'ériger des raccourcis faciles. En effet, leur travail ne consiste pas à dresser un parallèle entre les faits survenus pendant la Seconde Guerre Mondiale et la politique mise en place par Donald Trump. «L’idée était surtout d’honorer et préserver la mémoire de ces gens qui ont été refoulés à nos frontières et qui sont ensuite morts en Allemagne nazie», a expliqué Russel Neiss, à une radio locale de Boston, WBUR.
En réalité, c’est d’avantage la coïncidence de la date de publication du décret controversé pris par Donald Trump avec la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah, qui a permis de mettre en lumière ces archives auprès des journalistes.