Les forces gouvernementales yéménites, appuyées par l'aviation de la coalition arabe, se sont emparées lundi du port de Mokha, ville stratégique sur la mer Rouge que tiennent toujours les rebelles Houthis et leurs alliés, a rapporté un journaliste de l'AFP.
Les troupes loyalistes sont entrées dans le port où elles procèdent à des opérations de ratissage, a ajouté ce correspondant qui accompagne les militaires dans leur offensive. Des opérations de déminage sont en cours pour permettre aux blindés et aux chars de se déployer autour du port et préparer la progression des troupes vers le centre-ville, toujours selon ce journaliste.
Le chef d'état-major adjoint de l'armée, le général Ahmed al-Yafeï, cité par l'agence gouvernementale Saba, a assuré que ses troupes avaient «libéré totalement Mokha après de violents combats» avec les rebelles.
Mais des sources militaires sur place, contactées par l'AFP depuis Dubaï, ont indiqué que les forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi avaient, en plus du port, pénétré dans la périphérie sud de Mokha et que des combats se poursuivent avec d'intenses raids aériens de la coalition arabe sous commandement saoudien.
Les rebelles s'y procuraient des armes
Selon le gouvernement de M. Hadi, le port de Mokha était utilisé par les rebelles, soutenus par l'Iran, pour se procurer clandestinement des armes, malgré un blocus maritime et aérien mis en place par la coalition arabe sur les territoires occupés par les Houthis. Mokha est aux mains des rebelles et de leurs alliés, les partisans de l'ex-président Ali Abdallah Saleh, depuis près de deux ans.
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Selon des sources militaires, l'objectif est de reprendre aux rebelles les zones longeant la mer Rouge sur 450 km, dont les villes de Mokha, Hodeida et Midi, près de la frontière saoudienne.
Depuis l'intensification du conflit après l'intervention de la coalition en mars 2015, plus de 7.400 personnes ont été tuées et près de 40.000 blessées, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais un coordinateur humanitaire de l'ONU, Jamie McGoldrick, a avancé la semaine dernière un bilan de 10.000 civils tués.