La mairie israélienne de Jérusalem a donné son feu vert pour lancer la construction de plus de 500 logements dans les quartiers de Pisgat Zeev, Ramot et Ramat Shlomo.
«Ces 566 logements ne sont qu'un coup d'envoi. Nous avons des plans pour la construction de 11.000 logements qui attendent les autorisations», a lancé ce dimanche Meïr Turjeman, président de la commission de la construction et de planification de la municipalité de Jérusalem.
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Deux jours après l'élection de Donald Trump, Israël a décidé de ne plus retenir l'expansion de ses colonies et a ouvertement lancé des plans de constructions dans différents quartiers de Jérusalem Est. Si seulement trois sont concernés pour le moment, celui de Maalé Adoumim pourrait se rajouter à la liste. Il s'agit de la troisième colonie la plus peuplée de Cisjordanie avec 37.000 habitants.
Donald Trump a son mot à dire
L'administration Obama avait, le 23 décembre dernier, refusé de mettre, comme à son habitude, un veto sur une résolution de l'ONU condamnant les colonies. En s'abstenant, les États-Unis avaient laissé passer un texte exhortant Israël à «cesser immédiatement toute activité de colonisation en territoire palestinien occupé, dont Jérusalem-Est», et affirmant que les colonies «n'ont pas de valeur juridique» et sont «dangereuses pour la viabilité d'une solution à deux États» israélien et palestinien.
Donald Trump, qui a plusieurs fois montré qu'il penchait en faveur d'Israël, donne désormais à Benjamin Netanyahu un soutien de taille dans sa conquête territoriale. Le premier ministre israélien a d'ailleurs annoncé qu'il s'entretiendra au téléphone avec Donald Trump dimanche soir «sur des sujets portant sur les Palestiniens, la situation en Syrie et la menace iranienne».
Les conservateurs veulent faire sans les États-Unis
En revanche, Ayelet Shaked, ministre de la Justice et membre du parti nationaliste du Foyer juif, a affirmé à propos de la colonie de Maalé Adoumim, qu'il n'y «aucune raison de s'abstenir de prendre des mesures unilatérales si nous pensons qu'elles sont bonnes pour Israël (...) Il faut dire à l'administration américaine ce que nous voulons et ne pas attendre des instructions de sa part», a ajouté la ministre à la radio militaire. «Les règles du jeu ont changé : il faut le comprendre rapidement et créer des faits» sur le terrain, a-t-elle ajouté.
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Ces nouvelles colonies situées en plein milieu de la Cisjordanie pourraient peu à peu couper le territoire en deux, empêchant ainsi la création d'un État palestinien. Près de 400.000 colons israéliens vivent déjà en Cisjordanie sous la protection de l'armée israélienne qui occupe le territoire. Ils mènent une coexistence souvent conflictuelle avec 2,6 millions de Palestiniens qui attendent toujours leur Etat indépendant dont la Cisjordanie serait l'une des composantes.