Gagnant en assurance et en popularité au fil des deux mandats de son époux, Michelle Obama a profondément modernisé l'image de la «First Lady» américaine.
Elle quitte la Maison Blanche avec 64% d'opinions favorables, et nombreux sont les démocrates à rêver de la voir se présenter à la fonction suprême dans les années à venir. Une ambition qu'elle a toujours démentie, malgré les vagues d'enthousiasme suscitées par chacune de ses interventions publiques.
Dès son premier discours, pendant la campagne de Barack Obama en 2008 - ce fameux discours plagié l'été dernier par Melania Trump - elle avait su conquérir son auditoire. Un talent d'oratrice qu'elle a eu l'occasion d'exploiter pleinement cet automne en s'investissant aux côtés d'Hillary Clinton, permettant aux Américains de la découvrir sous un jour nouveau.
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Au cours des campagnes qu'elle avait mené durant la présidence de son mari, en particulier pour lutter contre l'obésité, elle avait en effet préféré les événements ludiques aux grands discours. De ses chorégraphies avec des groupes d'enfants au potager planté à la main dans le jardin de la Maison Blanche, elle n'a jamais rechigné à donner de sa personne.
Or, si tout le monde a commenté la communication parfaitement orchestrée du couple présidentiel, la plupart des observateurs ont dans le même temps reconnu le naturel confondant avec lequel la First Lady se prêtait au jeu, dépassant largement ses obligations protocolaires.
Des vidéos devenues virales
Ce mélange de maitrise et de spontanéité a particulièrement bien fonctionné sur les plateaux de télévision, où Michelle Obama est rapidement devenue une icône populaire. De Jimmy Fallon à Ellen DeGeneres, tous les animateurs stars se sont arraché ses passages, qui sont systématiquement devenus viraux sur le web.
Happy birthday, @MichelleObama. You’re always in my heart. I’m always in your cart. pic.twitter.com/X9KOygLn6L
— Ellen DeGeneres (@TheEllenShow) 17 janvier 2017
Des vidéos concurrencées par les contenus postés sur les réseaux sociaux par la première dame elle-même. Après Twitter et Instagram, elle s'est récemment inscrite sur Snapchat, et chacune de ses publications est relayée par des milliers d'internautes. La chaine Youtube de la Maison Blanche, où le couple présidentiel apparaît souvent dans des situations cocasses, a également beaucoup contribué à sa popularité.
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À cette mobilisation de chaque instant, il faut ajouter l'attitude de Barack Obama lui-même, toujours très démonstratif avec sa femme. La photo de leur étreinte posté après sa victoire de 2012, avec le slogan «4 more years» (quatre ans de plus), est restée dans les mémoires. Tout comme le vibrant hommage du président à son épouse lors de son discours d'adieux à Chicago, la semaine dernière.
To the girl from the South Side who took on a role she didn't ask for and made it her own: Happy Birthday, Michelle. I love you. pic.twitter.com/lvjfx418hn
— President Obama (@POTUS) 17 janvier 2017
En impliquant systématiquement dans son action celle qu'il qualifie volontiers de «fille du South Side», du nom du quartier populaire de Chicago où elle est née, il l'a durablement associé à sa légende. D'autant que Michelle Obama incarne, peut-être encore plus que Barack, le rêve américain.
Un modèle pour de nombreux Américains
Contrairement au président, d'origine kényane par son père, son épouse est une afro-américaine descendante d'esclaves. Son parcours - partie d'une zone rongée par la criminalité et la pauvreté pour arriver aux prestigieuses universités d'Harvard et Princeton - est un exemple que de nombreux parents américains peuvent montrer à leurs enfants, alors que celui de Barack Obama est plus atypique : il est plus difficile de s'y identifier.
Le départ de Michelle Obama de la Maison Blanche risque donc de laisser un grand vide. D'autant que Melania Trump, l'épouse du président élu, a prévu de rester à New York jusqu'à la fin de l'année scolaire de son fils, Barron. À son arrivée à Washington en septembre, la pression sur ses épaules sera renforcée par le souvenir laissée par celle qui la précède.