Son nom vous dira peut-être quelque chose. Martin Shkreli, surnommé «l’homme le plus détesté des Etats-Unis», refait parler de lui. Cette fois, c’est son compte Twitter qui a été suspendu.
Les médias américains expliquent que l'expulsion dimanche 8 janvier de Shkreli du réseau social – et de sa plateforme de vidéo en direct Periscope - est due au harcèlement qu’il a infligé à la journaliste Lauren Duca, connue notamment pour ses collaborations pour l’édition américaine de Teen Vogue.
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Reuters indique que la jeune journaliste a attiré l'attention des médias américains en décembre dernier après avoir rédigé un article très critique vis-à-vis du nouveau président des Etats-Unis, Donald Trump. Elle l’accusait, entre autres, d’avoir «trompé» les électeurs américains.
À la suite de cet article, le 5 janvier dernier, l’ancien patron de Turing Pharmaceutical, qui en 2015 a été surnommé «l’homme le plus détesté des Etats-Unis» pour avoir fait passer le prix d'un médicament anti-vih de 13,50 dollars (12 euros) à 750 dollars (680 euros) du jour au lendemain, a alors envoyé des messages à Lauren Duca.
Une invitation à l'investiture de Donald Trump
Il lui demandant si elle voulait bien l’accompagner, le 20 janvier prochain, à la cérémonie d’investiture de Donald Trump. «J'ai une invitation (un « +1 », comme il est écrit dans le tweet ci-dessous, ndlr) et je voulais savoir si tu voulais m’accompagner», lui a-t-il ainsi demandé. Une invitation rejetée catégoriquement par l’intéressée.
«Je préfère manger mes propres organes», a ainsi répondu Lauren Duca, espérant sans doute mettre fin à toute discussion. Mais c’est mal connaître Martin Shkreli qui lui a rétorqué, sur le même ton : «Eh bien, commence déjà par manger ton coeur. Parce que tu sais très bien à quel point il est froid», lui disait-il.
I would rather eat my own organs pic.twitter.com/IgeCRZqk8w
— Lauren Duca (@laurenduca) 5 janvier 2017
Ne s'arrêtant pas là, Martin Shkreli a ensuite changé sa photo de profil Twitter. À la place de son portrait, il a ainsi posté une photo «photoshoppée», dans laquelle il apparaît assis sur un canapé à côté de la journaliste, très rapprochés. Shkreli avait en fait trafiqué une photo de Lauren Duca et de son mari, en collant son propre visage sur celui de son époux. Et pour couronner le tout, Martin Shkreli avait ajouté la légende «Jusqu'à ce que la mort nous sépare.»
Dimanche, Lauren Duca a alors retweeté les photos, en demandant à Jack Dorsey, le fondateur et président de Twitter pourquoi celles-ci avaient été diffusées sans aucun contrôle. «Je me sens malade, comment est-ce permis ?», écrivait-elle.
@DanaSchwartzzz @helfitzgerald @jack Like, that's a picture of me and my husband. I feel sick.
— Lauren Duca (@laurenduca) 8 janvier 2017
Surtout, dans un autre tweet, elle demandait : «Pourquoi le harcèlement constitue-t-il automatiquement un risque professionnel pour une femme qui reçoit une attention professionnelle quelconque ? Question pour @jack (le compte de Jack Dorsey, ndlr) et aussi pour toute la société !».
Why is harassment an automatic career hazard for a woman receiving any amount of professional attention? Question for @jack & also society! https://t.co/ULI570zV9n
— Lauren Duca (@laurenduca) 8 janvier 2017
Un appel visiblement entendu par Jack Dorsey, puisque, peu de temps après, le compte @MartinShkreli n'était plus disponible. Le PDG de Twitter, n'a, en revanche, fait aucune communication à ce sujet.