Le gouvernement finlandais va tester, dès janvier 2017, le versement d’un revenu de base à 2.000 chômeurs. Ils recevront 560 euros chaque mois pendant deux ans, sans conditions.
Le projet était une des promesses électorales du Premier ministre centriste Juha Sipilä, entré en fonction en mai 2015. Il espère ainsi simplifier le système de prestations sociales mais aussi stimuler l’emploi.
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Selon le gouvernement finlandais, les allocations chômage peuvent dissuader les chômeurs de chercher du travail. Pour eux, il serait parfois plus intéressant financièrement d'être au chômage que de trouver un emploi. Les 2.000 bénéficiaires seront choisis au hasard et seront obligés d'accepter cette mesure. En cas de succès, la Finlande pourrait étendre ce principe de revenu de base à une plus grande partie de la population.
Une expérience pour «promouvoir l'emploi»
Ce test avait été annoncé fin août par le ministère des Affaires sociales et de la Santé. «Au moment d'évaluer les effets du revenu de base, le groupe test serait comparé avec un groupe de contrôle composé de personnes du même type que le groupe visé mais ne recevant pas de revenu de base», avait expliqué le ministère à l'époque.
«Le premier but de l'expérience du revenu de base est de promouvoir l'emploi», avait-il poursuivi. Mais l'exécutif souhaite aussi «réduire la bureaucratie et simplifier le système complexe des aides sociales d'une manière viable pour les finances publiques.»
Premier test européen du revenu de base
Le revenu de base est une réforme radicale qui séduit aussi bien à gauche, chez ceux qui appellent l'État-providence à assurer à tous un niveau de vie décent, que parmi les libéraux, dont certains défendent une remise à plat d'une protection sociale pouvant dans certains cas dissuader la recherche d’emploi. Pour Juha Sipilä, ancien homme d'affaires, le revenu de base doperait au contraire la création d'entreprises.
La Finlande pourrait être le premier pays européen à tester cette réforme au niveau national. En juin, les électeurs suisses avaient rejeté, à une large majorité (77 %), une initiative populaire pour un revenu beaucoup plus élevé, de 2.500 francs suisses (près de 2.300 euros).