D’Alep à Washington, l’ombre de Vladimir Poutine plane, faisant du président russe un acteur incontournable, sinon l’acteur principal, de la scène internationale.
Pour la quatrième année consécutive, le magazine américain Forbes l’a sacré personnalité la plus puissante au monde. De fait, si son poids politique s’installe dans la durée, il a pris une dimension inédite au cours des mois écoulés. Une ascension qui n’est pas prête de s’arrêter. Car plus Vladimir Poutine étend sa sphère d’influence, plus la résistance des dirigeants étrangers s’affaiblit.
Un ascendant incontestable
Ces dernières semaines, l’image d’une Russie inflexible sur le terrain syrien a dominé l’actualité. «Vladimir Poutine s’est constitué en garant du maintien de Bachar al-Assad au pouvoir», explique l’historienne Galia Ackerman, spécialiste du monde russe. Un engagement justifié par la «légitimité», selon Moscou, du président syrien.
Face à la détermination et aux avions de chasse de Vladimir Poutine, l’Occident, favorable à l’opposition syrienne mais refusant l’intervention armée, ne peut que constater son impuissance. Une situation qui rappelle celle de la crise ukrainienne, passée au second plan depuis l’intensification de la guerre en Syrie.
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Dans le Donbass comme à Alep, les exhortations européennes et américaines à l’apaisement sont restées lettre morte, et le conflit se poursuit entre l’armée ukrainienne et les séparatistes soutenus par Moscou. À cet interventionnisme militaire, qui a caractérisé la Russie tout au long du XXe siècle, s’ajoute aujourd’hui une influence politique appuyée par l’informatique. Selon un rapport de la CIA rendu public la semaine dernière, la Russie serait en effet à l’origine du piratage des e-mails du parti démocrate dont la diffusion par WikiLeaks a rythmé la campagne américaine.
«À l’époque soviétique, le KGB était déjà maître de l’information. Mais aujourd’hui avec Internet, le pouvoir de la Russie est démultipliée», explique Galia Ackerman. Et selon NBC, c’est Vladimir Poutine lui-même - ce dont il se défend - qui aurait ordonné cette opération d’espionnage.
Des soutiens plus nombreux
Que ce piratage ait favorisé ou non l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, le fait est que le prochain occupant de la Maison Blanche ne cache pas ses sympathies pour le Kremlin. Pour Vladimir Poutine, c’est un changement de paradigme majeur.
En effet, si le dialogue entre Moscou et les capitales occidentales n’a jamais été interrompu depuis la fin de la Guerre froide, les dirigeants européens et américains gardaient en général une distance critique. Or, ils sont de plus en plus nombreux à afficher un franc soutien au Kremlin. Y compris en France, où le candidat de la droite à la présidentielle de 2017, François Fillon, ne cache pas sa sympathie pour Vladimir Poutine.