Des responsables indonésiens ont lancé jeudi un urgent appel à l'aide pour soigner les centaines de blessés au lendemain du séisme dévastateur qui a fait plus de 100 morts dans la région d'Aceh, où des survivants faisaient face à de nouvelles répliques.
La secousse de magnitude 6,5 survenue à une faible profondeur mercredi a détruit des centaines de maisons, mosquées et échoppes dans cette province à la pointe nord de l'île de Sumatra, moins de trois semaines avant les cérémonies du 12e anniversaire du gigantesque tsunami qui avait dévasté la région en 2004. Les équipes de secours équipées d'appareils de détection de personnes ensevelies passaient au peigne fin les débris pour repérer tout mouvement, alors que les espoirs de retrouver des survivants s'amenuisaient, plus d'une journée après la catastrophe.
ci-dessus
«Ces équipes scrutent les décombres pour voir si quelqu'un est vivant ou mort», a déclaré à l'AFP un porte-parole de l'Agence nationale des catastrophes, Sutopo Purwo Nugroho. Le bilan provisoire fait état de 102 morts et plus de 700 blessés, a-t-il précisé lors d'une conférence de presse.
Des milliers de soldats et secouristes participaient aux opérations de déblaiement des débris avec des excavateurs et l'aide de bénévoles travaillant à mains nues ou avec des pioches.
Le président Joko Widodo a demandé à tous les Indonésiens de prier pour leurs compatriotes dans la province frappée par le séisme. "Aceh n'est pas seule", a écrit Joko Widodo, surnommé Jokowi, sur son compte Twitter.
ci-dessus
Mais l'attention se concentre sur les blessés et les personnes se retrouvant sans toit. L'armée a érigé des refuges, cuisines et un hôpital de campagne dans la ville de Meureudu, très endommagée, a indiqué à l'AFP un responsable militaire à Aceh, Tatang Sulaiman. «Notre priorité aujourd'hui (jeudi) est de revérifier tous les bâtiments pour nous assurer que plus personne n'est coincé, et d'aider les réfugiés», a-t-il ajouté.
«Nous avons besoin de chirurgiens»
Mais les fournitures médicales et autres produits de base manquent dans cette région mal équipée et dont les hôpitaux sont submergés, ont indiqué des responsables.
ci-dessus
Dans le district dévasté de Pidie Jaya, très proche de l'épicentre, les équipes de secours ont un besoin urgent de médicaments, fournitures et personnel soignant pour s'occuper des blessés, a lancé Said Mulyadi, chef adjoint du district.
"Nous avons besoin de chirurgiens et d'orthopédistes car les victimes souffrent de fractures", a-t-il dit à l'AFP. La plupart des blessés ont passé la nuit dehors car ils ne peuvent pas retourner dans leurs maisons ou sont terrifiés par les répliques secouant la région, a-t-il ajouté.
ci-dessus
L'aide a commencé à arriver avec l'érection de tentes de secours pour les sans-abri, mais il y a encore de grands besoins pour abriter les quelque 4.000 personnes évacuées, a observé le responsable local de l'agence de gestion des catastrophes, Puteh Manaf.
"Ils ont vraiment besoin de nourriture, d'eau potable, de médicaments et de couvertures", a-t-il dit à l'AFP. De nombreux habitants s'étaient précipités dans les hauteurs au moment du séisme, redoutant un tsunami, mais aucune alerte en ce sens n'a été émise.
Aceh, une région située au bord de l'océan Indien, avait été dévastée le 26 décembre 2004 par un violent séisme sous-marin. Il avait provoqué un gigantesque tsunami et fait plus de 170.000 morts en Indonésie et des dizaines de milliers d'autres dans plusieurs autres pays de l'océan Indien.
En juin dernier, un tremblement de terre de magnitude 6,5 avait frappé l'ouest de Sumatra, détruisant des dizaines de bâtiments et blessant huit personnes. L'Indonésie est située sur la "ceinture de feu" du Pacifique, où la collision de plaques tectoniques cause de fréquents séismes et une importante activité volcanique.