L'étude a de quoi faire froid dans le dos. Selon une enquête commandée par la Commission européenne, 27% des Européens estiment que les relations sexuelles sans consentement, autrement dit le viol, est acceptable ou jutifiable dans certaines circonstances.
Près de 30.000 personnes, hommes et femmes, ont été interrogées à travers toute l'Europe. On leur a proposé certaines situations, parmi lesquelles ils devaient dire si une ou plusieurs leur paraîssait de nature à justifier de tels actes. Si par exemple «la victime était ivre», si elle avait «flirté auparavant», si elle «portait des vêtements affriolants», si elle «marchait toute seule dans la rue» ou même si l'assaillant «regrette son acte», lui imposer une relation sexuelle ne serait donc pas, pour certains, une chose répréhensible.
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Plus inquiétant encore, la proportion de personnes de cet avis diverge fortement selon les pays, et peut monter jusqu'à 55%, soit une majorité. C'est le cas en Hongrie et en Roumanie. On retrouve ces taux élevés dans de nombreux pays de l'Est et d'Europe centrale : en Bulgarie, République Tchèque, Croatie, Slovaquie et en Lituanie (plus de 45%).
Un quart des Français prêt à justifier le viol
Mais la situation géographique des pays n'explique pas tout. Ainsi, si en Belgique ce sont 40% des personnes qui justifient le viol dans certains cas, chez le voisin Néerlandais ce chiffre tombe à moins 15%.
Si la France se situe dans la moyenne, avec plus de 25% de Français prêts à justifier le viol, c'est de manière générale dans les pays du Nord que la tolérance envers les agressions sexuelles est la plus basse. En Finlande, en Suède et au Danemark, moins de 15% de la population la partage. Seule exception parmi les pays du Sud, l'Espagne, où là aussi moins de 15% de la population estime le viol justifié dans certains cas.
Dans le détail, on constate, chose étonnante, que 20% des femmes interrogées se montrent tolérantes vis-à-vis des relations sexuelles non consenties. «Il reste des pays membres de l'Union Européenne où il y a un travail considérable à faire pour modifier les perceptions en matière de violences basées sur le genre, en particulier l'idée que la violence contre les femmes est souvent provoquée par la victime ou que les femmes exagèrent souvent en matière d'abus sexuels ou de viols», concluent les auteurs de l'étude.