Sa façade aveugle, tout en béton brut, se dresse au coeur de Manhattan. Le «Long Lines building», que l'on pensait être une antenne de l'opérateur téléphonique AT&T, serait en réalité un bâtiment de la NSA, l'agence nationale de sécurité américaine.
La vraie nature de l'immeuble a été révélée par le média américain The Intercept, qui lui consacre une longue enquête, basée notamment sur des informations fournies par le lanceur d'alerte Edward Snowden. Il s'agirait ainsi d'une antenne majeure et un centre d'écoute de la NSA, destiné à forltrer les communications vers l'international et surveiller des Etats, comme la France et l'Allemagne, ou encore des organisations internationales comme le FMI ou l'ONU.
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Un building capable d'encaisser une charge nucléaire
Il est vrai que l'aspect du «Long Lines Building a de quoi interpeller». Tout en béton brut, sans ouverture vers l'extérieur, il incarne à merveille le courant architectural du «brutalisme», qui s'était développé dans les années 50 à 70 sous l'influence notamment de l'architecte français Le Corbusier.
Le bâtiment, construit entre 1969 et 1974, aurait en réalité été pensé pour abriter des activités sensibles. Il serait ainsi capable de résister à une charge atomique, serait autosuffisant en électricité, et abriterait des salles de stockage pour l'eau et la nourriture en quantité suffisante pour 1.500 personnes.
Selon The Intercept, l'immeuble serait désigné sous le nom de code «Titanpointe» dans de nombreux documents de la NSA liés à des opérations de surveillance. Un nom de code souvent associé à un autre, «Lithium», qui désignerait l'opérateur téléphonique AT&T.