L’idée que Donald Trump se fait de la France n’incite guère à l’optimisme. Son élection à la présidence des Etats-Unis devrait se traduire par des relations diplomatiques plutôt fraîches et une coopération réduite au minimum.
Pour Trump, il ne fait aucun doute : la France n’est pas et n’a pas vocation à devenir une très grande puissance mondiale, bien qu’elle demeure un partenaire historique et stratégique des Américains. Des signaux récents ont encore récemment confirmé son sentiment à l’égard de notre pays.
Vendredi, le successeur de Barack Obama à la Maison-Blanche a ainsi eu ses premiers contacts téléphoniques avec des dirigeants mondiaux. Parmi eux, la Britannique Theresa May et le chef du gouvernement japonais Shinzo Abe, qu’ils devraient rencontrer dans les jours et semaines à venir. Mais aux dernières nouvelles, il n’aurait pas échangé à cette occasion avec François Hollande, dont la froideur de la courte allocution saluant l’élection de Trump n’a échappé à personne de l’autre côté de l’Atlantique. Un signal fort, comme pour montrer au Président français qu’il ne fait pas pour l'instant partie des interlocuteurs privilégiés par le nouveau boss de l’Amérique.
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«La France ? C'est catastrophique»
De toute évidence, Donald Trump considère la France comme un petit pays, leader d’une Europe déclinante incapable de faire face à la menace islamiste dont elle est l’une des principales cibles. «Regardez la France, regardez d'autres pays. C'est catastrophique les amis. J'ai des amis qui vont en France chaque année, ils aiment ça. Alors je leur dis : Et cette année vous avez aimé ? Ils m'ont répondu : On ne veut plus y aller. La France ce n'est plus la France.», déclarait-il le 6 septembre dernier, en évoquant les récents attentats survenus sur notre territoire.
Sur le même thème, l'interview qu'il avait accordée en février au magazine Valeurs Actuelles, n’était pas passée inaperçue. Dans son viseur : le laxisme dont font preuve les autorités françaises face à la montée du terrorisme. «J'ai toujours une arme sur moi. Si j'avais été au Bataclan, je peux vous dire que j'aurais ouvert le feu (…) Quand vous voyez qu'à Paris – qui a la législation la plus dure au monde contre les armes – personne n'avait d'arme si ce n'est les méchants... Personne n'avait d'armes, personne! Ils les tuaient un par un et seulement ensuite les forces de l'ordre sont entrées et ont pu tuer les terroristes.», avait-il dit au magazine de droite.
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La remise en cause de l’OTAN, thème régulièrement abordé par Donald Trump pendant sa campagne, inquiète aussi. Ses propos, tenus lors d’un meeting dans le Wisconsin en mars dernier, avaient frappé les esprits et créé l’incertitude auprès des membres du traité de l’Atlantique nord. «Nous les protégeons, nous leur apportons une protection militaire et bien d'autres choses encore, et ils arnaquent les Etats-Unis. Et vous savez ce que nous faisons contre cela? Rien». Des déclarations fracassantes, à rebours de celles de ses prédécesseurs, et dont la nature n’est pas pour rassurer la chancellerie française.
Donald Trump n’a encore jamais rencontré de figures politiques françaises. Néanmoins, il a déjà mis les pieds sur notre territoire. Il a ainsi été vu en 1991 à bord de son yacht «Trump Princess» dans le port d’Antibes. Un gigantesque bateau que le magnat de l’immobilier, alors en proie à des difficultés économiques, avait revendu pour la coquette somme de 40 millions de dollars.