Peu après deux heures du matin, heure locale, Hillary Clinton a admis sa défaite et appelé Donald Trump pour le féliciter de son élection à la présidence des Etats-Unis.
Auparavant, elle avait semblé être prête à contester les résultats, ce qui aurait pu la faire passer pour une mauvaise perdante. Mais peut être fallait-il, pour la candidate, prendre le temps de réaliser ce qui semblait encore impensable il y a 24 heures : Donald Trump est le futur président des Etats-Unis.
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Pour en arriver à perdre une élection que certains commentateurs considéraient comme gagnée d'avance face à un candidat sans expérience politique, multitpliant les gaffes et devant composer avec différentes casseroles (accusations d'agressions sexuelles, montages financiers douteux pour éviter de payer des impôts...), Hillary Clinton a échoué à convaincre certaines composantes essentielles de l'électorat.
L'électorat latino et noir insuffisamment mobilisé
Il semble ainsi qu'elle n'ait pas fait le plein parmi les électeurs latinos et afro-Américains qui avaient soutenu son prédécesseur, Barack Obama. Selon les premières analyses de cette élection hors du commun, les électeurs latinos et noirs ont ainsi été plus nombreux à donner leur voix à Donald Trump qu'à Mitt Romney, le candidat républicain en 2012. Et ce, malgré les attaques répétées du milliardaire contre les Mexicains et les immigrés illégaux. Ainsi, 65% des latinos ont voté pour Hillary Clinton, contre 71% pour Barack Obama en 2012.
Et les appels de Barack Obama envers les électeurs afro-Américains, ces dernières semaines, à voter Hillary Clinton, n'ont pas suffisament porté leurs fruits. Ainsi, 88% des électeurs noirs ont voté pour la candidate démocrate, contre 93% pour Barack Obama en 2012. Plus suprenant encore, les femmes ont été nombreuses à voter pour Donald Trump, malgré les accusations d'agressions sexuelles émises par une douzaine de femmes, et les commentaires mysogines révélés par la presse.
Le vote pour les petits partis en Floride
Hillary Clinton pourra également regretter d'avoir perdu des centaines de milliers de votes au profit des petits partis et notamment du candidat libertarien Gary Johnson. Ainsi, elle aurait pu espérer remporter notamment la Floride, un Etat clé, si les votes ne s'étaient pas reportés sur d'autres partis.
260,000 votes wasted on third party candidates in Florida. All those votes will be forgotten by tomorrow.
260,000.
Here's your moral stand— Fransisqó Franco (@Hozay__) 9 novembre 2016
Une configuration qui rappelle l'élection présidentielle française en 2002, lorsque le vote pour les candidats écologistes, notamment, avaient privé Lionel Jospin du second tour au profit de Jean-Marie Le Pen.