Dix jours après la mort du roi Bhumibol Adulyadej, la junte au pouvoir est décidée fait la chasse aux crimes de lèse-majesté. La Thaïlande veut pousser Google à supprimer tout contenu qui diffame la famille royale, ce qui constitue une infraction pénale dans le pays d’Asie du Sud Est.
Au surlendemain de la mort du roi, la junte avait recensé 61 sites internet qui enfreignaient la loi de lèse-majesté. Le vice-Premier ministre Prajin Juntong a alors voulu rencontrer des représentants de Google pour supprimer ce genre de contenus web mais également des vidéos jugées diffamantes publiées sur Youtube, une de ses filiales.
Des centres surveillent la toile 24h sur 24
Le géant américain a accepté, puisque cette pratique est conforme à sa politique mondiale et donc applicable en Thaïlande. Selon les termes officiels, Google peut en effet «supprimer ou refuser d’afficher un contenu qu’il estime violer la loi».
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Concernant la Thaïlande, Google n’a pas fourni d’exemples spécifiques mais a partagé un rapport de transparence sur la suppression de contenus. Les exemples les plus récents datent de 2015.
30 ans de prison pour des messages postés sur Facebook
Dans le pays, les crimes de lèse-majesté sont lourdement punis : une Thaïlandaise accusée d’avoir insulté le roi défunt sur les réseaux sociaux a été forcée de se mettre à genoux face à son portrait devant une foule moqueuse. En août 2015, un homme avait été condamné à 30 ans de prison pour des messages postés sur Facebook.
Le pouvoir militaire à la tête du pays depuis le coup d’Etat de mai 2014 est ultra-royaliste : après le décès du souverain survenu le 13 octobre dernier, les Thaïlandais doivent s’habiller de noir pendant 30 jours, un an pour les fonctionnaires.