La justice française a été saisie lundi d'une plainte sur la disparition en 2013 de deux Franco-Syriens arrêtés en Syrie, une procédure qui pourrait aboutir pour la première fois à la désignation d'un juge pour enquêter sur des exactions attribuées au régime de Bachar al-Assad.
Cette plainte contre X a été déposée à Paris au pôle spécialisé sur les crimes contre l'humanité et les crime de guerre, par la Fédération internationales des droits de l'Homme (FIDH), la Ligue des droits de l'Homme (LDH) auxquels s'est joint Obeida Dabbagh, frère et oncle des disparus.
Elle vise les chefs de «disparitions forcées», «tortures» et «crime contre l'humanité», a indiqué Me Clémence Bectartre, coordinatrice du groupe d'action judiciaire de la FIDH.
Aucun signe de vie
Les victimes, Mazzen Dabbagh, 57 ans, et son fils Patrick, 22 ans, ont été arrêtés en novembre 2013 par des officiers déclarant appartenir au puissant et redouté services de renseignement de l'armée de l'air syriens, selon les plaignants. Transférés à la prison de al-Mezzeh, dénoncée comme un centre de tortures du régime, ils n'ont jamais depuis donné signe de vie.
La justice française peut se déclarer compétente dans ce dossier car les deux disparus, bien que Syriens, bénéficient également de la nationalité française.