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CETA : la Belgique sous pression de l'UE

Le chef du gouvernement wallon, Paul Magnette (G) et le président du parlement européen Martin Schulz lors d'une conférence de presse, le 22 octobre 2016 à Bruxelles  [NICOLAS MAETERLINCK / BELGA/AFP] Sans le feu vert de la Belgique, le sommet et la signature programmés jeudi à Bruxelles, en présence du Premier ministre canadien Justin Trudeau, seront annulés. [NICOLAS MAETERLINCK / BELGA/AFP]

La Belgique était sous intense pression lundi pour donner son accord à la signature du Traité de libre-échange UE-Canada, prévue jeudi à Bruxelles, mais les chances de faire plier la résistance de la Wallonie au CETA paraissent désormais quasi nulles.

"Il ne sera pas possible de respecter l'ultimatum" fixé à lundi soir, a répété le président du Parlement de Wallonie, André Antoine, dans la matinée à la radio belge RTL.

La Belgique est le seul des 28 pays de l'Union européenne qui se trouve dans l'impossibilité de signer le CETA, un accord concernant plus de 500 millions d'Européens, en raison du blocage de cette région francophone du sud du pays de 3,6 millions d'habitants. Cette paralysie fragilise davantage une Union en pleine crise, déjà fortement ébranlée par le Brexit, qu'elle va très probablement devoir négocier au printemps prochain avec Londres.

Ultimatum

Le président du Conseil européen --qui représente les 28 Etats de l'UE--, Donald Tusk a donné dimanche à la Belgique jusqu'à lundi soir pour dire si - "oui ou non" - elle peut signer le CETA, mais l'ultimatum a d'ores et déjà eté rejeté par la région belge de Wallonie qui bloque l'accord depuis plusieur jours. Sans le feu vert de la Belgique, le sommet et la signature programmés jeudi à Bruxelles, en présence du Premier ministre canadien Justin Trudeau, seront annulés.

Dimanche soir, le chef de gouvernement de Wallonie, Paul Magnette, avait fait savoir, par son porte-parole à l'AFP, qu'il considérait qu'un tel ultimatum "n'était pas compatible avec le processus démocratique". Il "a toujours refusé de s'installer dans un timing contraignant", avait souligné le porte-parole.

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Lundi matin, André Antoine, le président de l'assemblée wallone, a réclamé davantage de temps pour que la Wallonie puisse étudier les textes, évitant toutefois de répondre à la question de savoir combien cela prendrait précisément. "Demain il y aura un Traité avec les Américains, des Japonais et des Chinois, il faut dès lors une base juridique solide" avec les Canadiens "que nous adorons", a plaidé M. Antoine.

Plus de garanties réclamées

La Wallonie voit dans le CETA les prémices du traité TTIP (ou Tafta), très impopulaire, que l'UE négocie très laborieusement avec les Etats-Unis, et réclame plus de garanties face aux puissantes multinationales. "Nous sommes devant une marmelade de texte, j'ai 300 pages de traité, 1.300 pages d'annexes. J'ai deux déclarations interprétatives (du projet de traité), même peut être trois", etc., a expliqué M. Antoine.

Interrogé si la Wallonie était tel le héros de bandes dessinées gaulois résistant à l'envahisseur romain, il a répondu: "Nous ne sommes pas Astérix, car on n'a pas la potion magique, on a simplement la force de nos convictions".

Le Premier ministre convoque une réunion

Lundi en début d'après-midi, le gouvernement du Premier ministre belge Charles Michel a convoqué une réunion du +comité de concertation+ --qui regroupe toutes les entités fédérées de Belgique, les francophones, les néerlandophones et la germanophone, ainsi que le gouvernement fédéral-- destiné à faire le point.

Ce sera la première fois que la Wallonie se retrouvera face à face avec une Flandre très irritée, plus riche que la partie francophone du royaume et seule région de Belgique qui est favorable à une signature du Traité.

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