En Inde et au Pakistan, certains politiques et activistes conservateurs militent en faveur de l'interdiction à la télévision du célèbre dessin animé japonais «Doreamon». Selon eux, il corromprait la jeunesse de leur pays respectif.
Ils accusent également le manga, qui met en scène un chat robot au pelage bleu en provenance du futur, d'encourager les enfants à mal se conduire à l'école et avec leurs parents, rapporte The Guardian. La campagne pour faire supprimer «Doreamon» a débuté cet été quand Malik Taimur, membre du parti conservateur d'opposition pakistanais Pakistan-Tehreek-e-Insaaf (PTI), a suggéré que le Pendjab, une région de l'est du Pakistan, devrait interdire les dessins animés à la télévision tout en désignant «Doreamon» comme le pire d'entre eux. Par la suite, une résolution a été déposée en ce sens par le PTI à l'Assemblée du Pendjab.
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«We are all Doreamon»
«Le langage utilisé dans ce dessin animé est en train de détruire nos valeurs de société», indique la résolution qui exprime également une autre inquiétude : le fait que «Doreamon» est doublé en hindi, la langue officielle de l'Inde, plutôt qu'en ourdou, la langue officielle du Pakistan. Ainsi, «nos enfants apprennent inconsciemment des mots Hindi qui défigurent la pureté de notre langage et déforment nos croyances religieuses», explique le document. Lorsque ce dernier a été déposé au mois d'août, des utilisateurs de réseaux sociaux ont fustigé l'initiative et tourné en dérision le PTI en initiant le hashtag «We are all Doreamon» («Nous sommes tous Doreamon») en signe de protestation.
Today we are all Doraemon
— Shamsher (@MastCalender) 3 août 2016
#PTIvsDoraemon
Pti will lose to Doraemon. We are all Doraemon.— Saif Riza (@saifrizakhan) 3 août 2016
We are all Doraemon.#PTIvsDoraemon
— Hamna Zubair (@hamnazubair) 3 août 2016
Persona non grata en Inde
L'Assemblée du Pendjab, qui est la région la plus peuplée du Pakistan, doit désormais statuer de cette éventuelle suppression au plus tard d'ici la fin du mois d'octobre. La présence du chat bleu dérange également en Inde. Ashish Chaturvedi, un éminent activiste indien, presse le gouvernement du pays et les diffuseurs de «Doreamon», de supprimer le programme télévisé en dépit de sa popularité. Chaturvedi soulève les mêmes griefs qu'au Pakistan : selon lui, «Doreamon» est un mauvais exemple pour les enfants qui commencent à répondre à leurs parents et à ne plus faire leurs devoirs.
Ce n'est pas la première fois que «Doreamon» est accusé de pervertir la jeunesse. En 2014, un journal chinois avait déjà accusé la fiction de subversion politique.