Des joueuses d’échecs du mond entier ont menacé de boycotter les championnats du monde féminins qui se tiendront à Téhéran en février, après avoir appris qu’elles seront obligées de porter le voile.
La polémique a commencé à enfler lorsque la Fédération internationale d’échecs a demandé aux participantes de porter le hijab par respect pour les lois iraniennes et les «différences culturelles».
Une situation «inacceptable»
De quoi faire bondir bon nombres de joueuses professionnelles. Pour Nazi Paikidze, championne américaine, il est «absolument inacceptable d’accueillir l’un des plus importants tournois féminins dans un pays où les femmes sont obligées de se couvrir la tête d’un voile». «Je comprends et je respecte les différences culturelles. Mais lorsqu’un refus de se soumettre peut conduire à l’emprisonnement et que les droits des femmes sont sévèrement limités de manière général, cela veut dire que les joueuses du monde entier ne seront pas en sécurité en venant jouer ici », a-t-elle ajouté, citée par la presse anglo-saxonne. Nazi Paikidze menace même de ne pas participer à la compétition «si la situation reste inchangée».
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Carla Heredia, joueuse équatorienne, a souligné de son côté qu’une telle injonction allait à l’encontre de ce que représente le sport : «Le sport doit être exempt de discrimination à l’encontre du sexe, de la religion ou de l’orientation sexuelle».
Une obligation depuis 1979
Depuis la révolution islamique de 1979, le port du voile est obligatoire en Iran pour toutes les femmes dès lors qu’elles apparaissent en public. La police des mœurs veille avec fermeté sur le respect de la loi islamique. Les femmes qui ne respectent pas cette injonction risquent une amende voire même une arrestation.
Ce n’est pas la première fois que la question du port du voile pour les travailleurs étrangers se rendant en Iran suscite la polémique. En avril dernier, le personnel d’Air France s’était insurgé contre un mémo envoyé par la direction demandant aux hôtesses de porter le voile à leur arrivée dans le pays. Au terme d’un bras de fer, la direction avait finalement mis en place un dispositif d’exception permettant aux hôtesses de refuser d’effectuer la liaison Paris-Téhéran.