L'ex-président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso, sous le feu des critiques depuis son embauche au début de l'été par Goldman Sachs, a de nouveau justifié vendredi son choix, en assurant que la banque américaine n'était pas «un cartel de drogue».
«Pourquoi je n'aurais pas le droit de travailler où je veux du moment où il s'agit d'une entité légale? Ce n'est pas un cartel de drogue», a-t-il ironisé devant des journalistes en marge d'une conférence à Estoril au Portugal. «Je n'accepte pas qu'on cherche à discriminer une entité financière qui opère sur les marchés (...) et je n'accepte pas qu'il y ait une discrimination à mon égard, c'est contraire aux règles européennes», a-t-il poursuivi.
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M. Barroso se plaint du traitement qui lui est réservé par l'actuelle Commission, dont un porte-parole a indiqué qu'il serait considéré comme un lobbyiste lambda lors d'éventuelles visites à Bruxelles. Interrogé sur les critiques de François Hollande, qui avait qualifié son recrutement de «moralement inacceptable», M. Barroso a estimé que le président français avait «cédé à la pression» et qu'«il n'a honoré en rien sa fonction».
M. Barroso a relevé que les premières critiques étaient venues de la chef de file de l'extrême droite française, Marine Le Pen, pour laquelle cette embauche montrait que «l'Union européenne ne sert pas les peuples mais la grande finance». «Le plus drôle, c'est que certaines forces de gauche ont suivi cette position de l'extrême droite au lieu de la critiquer car elles ont pris peur», a lancé l'ancien Premier ministre conservateur du Portugal.
A l'inverse, il a qualifié de «digne» le chef de l'actuel gouvernement socialiste portugais, Antonio Costa, qui a demandé «des éclaircissements» au président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker sur un éventuel «traitement discriminatoire» infligé à son prédécesseur. Le recrutement de M. Barroso, qui a présidé la Commission de 2004 à 2014, avait été accueilli cet été par des réactions outrées et une pétition du personnel de l'Union européenne, redoutant qu'il mette au profit de Goldman Sachs la notoriété gagnée dans ses anciennes fonctions publiques.