Voilà maintenant deux semaines qu'une équipe d'experts climatiques russes se retrouve «assiégée» par une horde d'ours polaires adultes dans une base météorologique de l'Arctique.
Une dizaine de pachydermes à fourrure, dont quatre ourses avec leurs petits, rôdent en effet depuis quelques jours autour de la station polaire Polyarnaya Stantsiya, située sur l'île Troïnoï (archipel Izvesti Tsik), dans la mer de Kara au nord de la Sibérie, a rapporté mardi l'agence de presse russe TASS.
Dans la station reculée, plus de fusées éclairantes, ni de balles en caoutchouc pour recharger les pistolets : faute de moyens d'écarter les prédateurs, les cinq scientifiques se voient dans l'impossibilité de sortir de leur habitacle. Et le droit russe ne joue pas en leur faveur, puisqu'il interdit de tuer des ours polaires, espèce menacée d'extinction.
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Un contexte fort en tensions, sachant que les mammifères ont déjà tué l'un des deux chiens de l'équipe, fin août. «Une ourse blanche passe toutes les nuits sous les fenêtres de la station depuis samedi, raconte le chef de la base scientifique, Vadim Plotnikov. Nous restons enfermés, car nous n'avons plus rien pour écarter les animaux. Par conséquent, nous sommes contraints d'arrêter certaines observations météo, qui exigent que les chercheurs sortent de la base.»
Le salut dans un mois ?
Les responsables du département nord du Centre météorologique de Russie, en charge de la station, ont été informés de la délicate situation. Ils recommandent aux scientifiques de faire preuve d'«extrême prudence» et de rester à l'intérieur de la base. Malheureusement pour les assiégés, le navire des services météo, qui livre du matériel et des vivres aux différentes stations polaires de l'Arctique, n'approchera l'île que dans un mois.
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Or, le temps presse. «Pour nous défendre et protéger la vie du personnel de la station, nous avons besoin de chiens et de charges pyrotechniques pour les armes. L'acheminement de ces charges demandera d'engager des sociétés et des ressources supplémentaires, mais nous avons besoin d'aide», reconnaît Vadim Plotnikov.