Ouragans, sécheresse, extinctions, maladies... Les études se multiplient pour souligner les conséquences des dérèglements climatiques et l’importance d’agir au plus vite.
A chaque jour sa nouvelle étude alarmante, son nouveau rapport inquiétant. Les records de chaleur se succèdent, la banquise fond à vue d’oeil, les catastrophes naturelles se multiplient... Autant de signes du réchauffement climatique qui touche la Terre et ne sont plus simplement une épée de Damoclès suspendue au-dessus des années à venir mais une véritable menace sur le présent.
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«Nous ne sommes plus des observateurs [...] nous sommes dans le tube d’essai dans lequel l’expérience est en cours», estime Dan Laffoley, de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), auteur d’un rapport sur l’état des océans publié lundi.
Les conséquences multiples du réchauffement climatique
Considérés comme vitaux pour la planète Terre, les océans sont devenus «malades» à cause du réchauffement climatique, explique le rapport de l’UICN. Avec des conséquences très graves. En augmentant, les températures favorisent par exemple la propagation des microbes, multipliant les maladies parmi les végétaux et les animaux. De nombreuses espèces ont également été affectées par ces changements. Quand elles n’ont pas tout simplement disparu, elles ont été poussées à migrer ou à se transformer (chez les tortues, la chaleur fait augmenter les naissances de femelles).
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— IUCN (@IUCN) 5 septembre 2016
Ces dérèglements ne s’arrêtent pas aux populations marines et touchent directement les hommes : contaminés par de nouvelles maladies ou privés de leur nourriture habituelle. Depuis des années, des études mettent en outre en avant le rôle du réchauffement dans la fonte des glaciers et la montée des océans (4 à 6 mètres en 100 ans), qui pourraient à terme mettre en danger 400 millions de personnes résidant sur les littorraux.
D’autres scientifiques ont récemment lié températures et intensification des typhons. Ces 37 dernières années, ils auraient en effet gagné 12 à 15 % d’intensité. «Les changements vont se manifester de plus en plus, estime le climatologue Gilles Ramstein, directeur de recherche au Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives et membre du laboratoire LSCE (CNRS/UVSQ). Si on n'affronte pas les problèmes en amont on va se retrouver démunis.»
La COP21 : une réponse internationale
Heureusement, les pays du monde entier ont compris l’urgence de la situation. La COP21, organisée en décembre dernier en France, en a été l’illustration, avec la conclusion d’un accord engageant à limiter la hausse des températures «bien en deçà de 2 °C». Ratifié samedi dernier par la Chine et les Etats-Unis, les deux principaux émetteurs de gaz à effet de serre, ce texte a fixé un cadre pour les années à venir.
«Cet accord est très bon mais la marge de manoeuvre en amplitude et en temps est faible, assure Gilles Ramstein. Il ne faut pas que des effets d'annonce, il faut des actes, une politique mondiale.»
Selon un rapport de WWF publié le 1er septembre, les énergies vertes sont d'ailleurs en train de remplacer le charbon et le pétrole. Sur tous les sites de production d’électricité construits depuis un an dans le monde, 90 % fonctionnent en effet aux énergies renouvelables (des centrales solaires, des parcs éoliens ou des barrages). Reste à savoir si le mouvement enclenché sera suffisant pour inverser la tendance.