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Hong Kong : des partisans de la rupture avec Pékin élus au "Parlement"

Des sympathisants de candidats aux élections législatives à Hong Kong assistent au décompte des vote, le 5 septembre 2016 [ANTHONY WALLACE / AFP] Des sympathisants de candidats aux élections législatives à Hong Kong assistent au décompte des vote, le 5 septembre 2016 [ANTHONY WALLACE / AFP]

De jeunes militants prônant une rupture radicale avec Pékin ont pour la première fois été élus au "Parlement" hongkongais, deux ans après les grandes manifestations prodémocratie de 2014 dans l'ex-colonie britannique.

Plus de 2,2 millions de personnes, soit près de 60% des inscrits - un record - ont voté jusque tard dans la nuit de dimanche à lundi pour un scrutin où se présentaient pour la première fois des partisans de l'indépendance du petit territoire du sud-est de la Chine.

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Les élections au Conseil législatif (LegCo) surviennent au moment où de nombreux Hongkongais ont le sentiment que Pékin veut renforcer son emprise sur la ville semi-autonome, dans les domaines politique, culturel ou encore éducatif.

Le dépouillement a confirmé lundi midi que quatre des candidats demandant une rupture avec la Chine avaient obtenu un siège au Conseil. Un cinquième pourrait également être élu, ce qui est un symbole fort, même si l'assemblée demeurera contrôlée par un bloc pro-Pékin.

Décompte des bulletins de vote lors des législatives à Hong Kong, le 5 septembre 2016 [ANTHONY WALLACE / AFP]
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Décompte des bulletins de vote lors des législatives à Hong Kong, le 5 septembre 2016

 

"Unis contre le Parti communiste"

Parmi ces jeunes élus, Nathan Law, 23 ans, qui avait été à l'automne 2014 une des figures de proue du "Mouvement des Parapluies", ces manifestations massives qui avaient paralysé des quartiers entiers de Hong Kong. Son mouvement, Demosisto, demande un référendum sur l'indépendance, insistant sur les droits des Hongkongais à choisir leur avenir.

 

Nathan Law, du parti Demosisto, parle à la presse après sa victoire aux législatives, le 5 septembre 2016 à Hong Kong [ANTHONY WALLACE / AFP]
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Nathan Law, du parti Demosisto, parle à la presse après sa victoire aux législatives, le 5 septembre 2016 à Hong Kong

 

"Les Hongkongais veulent vraiment le changement", a-t-il déclaré lors du dépouillement. "Les jeunes ont un sentiment d'urgence en ce qui concerne leur avenir." Malgré plus de deux mois de blocage des rues, le "Mouvement des Parapluies" avait échoué à obtenir la moindre concession de la Chine en matière de réformes politiques.

Sur les cendres de cette révolte était né le mouvement dit "localiste" qui cherche à prendre ses distances avec la Chine. Aujourd'hui, une nouvelle génération demande l'indépendance pure et simple, tandis que d'autres militent pour l'autodétermination du territoire repassé en 1997 sous tutelle chinoise.

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Certains avaient pu craindre qu'une percée des "localistes" dans les urnes ne renforce paradoxalement l'emprise de Pékin sur le LegCo, en affaiblissant l'opposition traditionnelle dite "démocrate", qui ne soutient pas les "localistes". Mais des résultats non définitifs laissent penser lundi que l'opposition "démocrate" conservera dans la nouvelle assemblée sa minorité de blocage. Ce qui serait pour elle un très bon résultat.

Malgré la défiance suscitée par les partisans de la rupture auprès des "démocrates", Nathan Law a plaidé lundi pour l'union des forces d'opposition. "Nous devons être unis pour combattre le Parti communiste" chinois, a-t-il dit à l'Agence France-Presse.

Cause illégale ?

Les autorités hongkongaises avaient disqualifié des candidats ouvertement indépendantistes, affirmant qu'une telle cause était illégale. Pour pouvoir concourir, certains ont savamment évité ce mot tabou en préconisant "l'autodétermination" de l'ex-colonie.

Yau Wai-Ching, candidate du nouveau mouvement Youngspiration, lors des législatives à Hong Kong, le 4 septembre 2016 [ANTHONY WALLACE / AFP]
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Yau Wai-Ching, candidate du nouveau mouvement Youngspiration, lors des législatives à Hong Kong, le 4 septembre 2016

 

Parmi eux, Yau Wai-Ching, candidate du nouveau mouvement Youngspiration, qui a été élue, en défendant le droit de Hong Kong à "parler de sa souveraineté". Autre candidat de ce parti, Baggio Leung, 30 ans, dont le discours était truffé d'appels à l'indépendance, devrait aussi être élu. Le système électoral hongkongais, particulièrement complexe, fait qu'il est quasiment impossible que le camp démocrate soit majoritaire au LegCo.

Trente-cinq de ses 70 membres sont élus au suffrage universel direct. Mais l'autre moitié des sièges est attribuée selon un mécanisme alambiqué réservé à des groupes socio-professionnels acquis à la Chine continentale.

Beaucoup de Hongkongais craignent que les libertés dont dispose Hong Kong, en vertu de l'accord qui avait permis la rétrocession, ne soient en train de s'éroder. L'affaire des libraires hongkongais disparus alors qu'ils publiaient des titres salaces sur la classe politique chinoise, puis réapparus en Chine cet hiver, en est une illustration.

Pour l'analyste hongkongais Joseph Cheng, "cette élection se caractérise en grande partie par des changements intergénérationnels de dirigeants politiques". Hong Kong était redevenue chinoise en vertu du fameux principe "un pays, deux systèmes" lui garantissant, au moins jusque 2047, des libertés et une semi-autonomie inexistante ailleurs en Chine. Cependant, de nombreux Hongkongais sont convaincus que cette promesse a fait long feu.

En raison de la participation record, certains bureaux de vote sont restés ouverts jusque 02H30 lundi (18H30 GMT dimanche), quatre heures après leur fermeture théorique.

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