L'engagement infatigable de Mère Teresa au service des «plus pauvres d'entre les pauvres» lui a valu une aura morale mondiale au XXe siècle. Elle sera canonisée à Rome par le pape François ce dimanche 4 septembre.
Gonxhe Agnes Bojaxhiu est née le 26 août 1910 dans une famille albanaise, à Skopje (Macédoine). Elle est entrée dès l'âge de 18 ans chez les soeurs de Notre-Dame de Lorette à Dublin, où elle prend le nom de Teresa, en hommage à Thérèse de Lisieux, orpheline, comme elle.
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Envoyée à Calcutta, Mère Teresa enseigne pendant plusieurs années dans une école pour jeunes filles des classes aisées, avant de recevoir «l'appel dans l'appel», une vocation à se mettre au service de Dieu à travers les plus pauvres.
Des dispensaires et des orphelinats
Elle souhaite alors quitter sa congrégation, mais l'archevêque de Calcutta de l'époque est réticent. La religieuse parvient néanmoins à s’assurer les soutiens de sa supérieure à Dublin et même du pape Pie XII. Et au début de l'année 1948, elle s'installe pour faire la classe et tenir un dispensaire dans un bidonville de Calcutta.
Avec d'anciennes élèves, elle fonde la congrégation Les Missionnaires de la Charité. En 1952, la rencontre d'une femme blessée agonisant sur un trottoir les pieds rongés par des rats l'amène à harceler les autorités pour obtenir l'accès à une vieille bâtisse capable d’accueillir des personnes souffrant de tuberculose, de dysenterie ou de tétanos et dont les hôpitaux ne veulent plus.
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Des dizaines de milliers de miséreux sont passés par ce «mouroir» où beaucoup ont trouvé «une fin digne» mais où les soins des religieuses ont aussi permis à des milliers d'autres de se remettre. A Calcutta, Mère Teresa ouvre ensuite un vaste orphelinat, Sishu Bhavan, puis la léproserie de Shantinagar.
A la maison mère de la congrégation à Calcutta, Mère Teresa mène une vie austère au milieu des postulantes et des novices, participant aux tâches domestiques et travaillant sans relâche ses dossiers. C'est là qu'elle s'est éteinte le 5 septembre 1997, à l'âge de 87 ans, et qu'elle repose, sous une tombe sur laquelle les soeurs écrivent chaque jour une parole différente avec des pétales de fleurs.
Une goutte de délivrance dans un océan de souffrance
Mère Teresa avait coutume de dire que son action n'était qu'une «goutte de délivrance dans un océan de souffrance», mais que «si cette goutte n'existait pas, elle manquerait à la mer». Aujourd’hui, on dénombre 5.000 missionnaires de la charité, hommes et femmes, dans le monde entier. Les femmes sont reconnaissable à leurs saris blancs bordés de bleu.
Lauréate du Prix Nobel de la Paix en 1979, Mère Teresa avait également ses détracteurs. Certains lui ont reproché d’avoir été peu regardante sur l'origine des dons qu'elle recevait. D'autres d’avoir été une opposante résolue à la contraception et à l'avortement.
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Mère Teresa a été béatifiée le 19 octobre 2003, à Rome, par le pape Jean-Paul II devant 300.000 personnes. Le «procès» mené pour sa béatification a révélé, à travers des extraits poignants de sa correspondance personnelle, qu'elle avait souffert dans sa foi pendant la majeure partie de sa vie, allant même jusqu'à douter parfois de l'existence de Dieu.
La canonisation équivaut à une reconnaissance officielle par l'Eglise du fait qu'une personne est au paradis. Elle doit pour cela être à l'origine de deux miracles après sa mort, l'un pour sa béatification, l'autre pour sa canonisation, signes de sa proximité avec Dieu.